JTI 41-42/2022
Chère lectrice, cher lecteur,
Le voile est-il levé sur la situation économique par les analystes et les spéculateurs alors que la logistique se berce encore d’une sécurité florissante, que les chargeurs se tordent les mains en raison d’une pénurie de prestations et que le client final persiste à dormir? Fedex a accompagné son récent avertissement sur résultats augurant d’une baisse de 500 M. USD par rapport aux prévisions 2022, de l’évocation d’une récession ou, de fait, d’une baisse des volumes de fret mondiaux.
Certains stimulis sont à une société cotée en bourse ce que sont les petits coups de marteau du médecin sur la rotule. La nervosité des marchés a provoqué à la bourse de Wall Street une baisse de près de 21% de l’indice S&P 500. Les dégâts collatéraux sur les bourses sont aussi considérables: les actions des plus grands bénéficiaires jusqu’ici du boom de la logistique, tels que Maersk, Kühne+Nagel et Hapag-Lloyd, ont perdu un pourcentage élevé de leur valeur.
Les signaux sont identiques à ceux qui ont jusqu’ici toujours marqué le début des crises économiques majeures au 21e siècle. Le 18 mars 2000, la fermeture soudaine de la plateforme européenne de mode Boo.com sonnait le glas de la première révolution Internet dans le monde entier, et à partir du 15 septembre 2008, la faillite de la banque d’investissement Lehman Brothers a transformé les flux financiers mondiaux en ruisseaux. Le 16 septembre 2022 marquera-t-il une date clé du même ordre? Vous pourrez me citer plus tard, mais je ne le crois pas.
Je ne pense pas tant à ceux qui ont pour habitude d’évoquer le ralentissement des marchés en surchauffe et la normalisation de la demande après deux ans d’état d’urgence, ni à ceux qui considèrent cet événement comme une parenthèse baissière passagère dans le flux tranquille caractéristique de l’évolution. Je crois plutôt que l’heure est venue pour ceux qui ont fait leurs devoirs. L’éventail va de la planification de la production des chargeurs à la discipline des consommateurs en matière de dépenses, en passant par le développement des capacités logistiques. Au final, nous sommes tous acteurs de cette chaîne et de l’étendue de l’effet domino. Le facteur humain compte une fois encore pour beaucoup.
En tout état de cause, notre secteur n’est pas à l’arrêt, et vous trouverez dans cette édition de nombreux exemples de réussites parmi les nouvelles tendances de marché, notamment concernant le transport vert. Nous vous proposons aussi des informations concernant les développements majeurs sur sol allemand, sur l’eau, dans les airs et sur les rails ainsi que sur la cool chain qui gagne du terrain.
Passionnante lecture!
Christian Doepgen
Rédacteur en chef