43-44/2019 Les plantes évincent les chiffres
Qui l’eût cru? Le climat est en train de damer le pion au numérique. Et non seulement sur la grande scène politique mais aussi dans notre modeste branche. Il fallait bien sûr s’attendre à ce que la baisse globale de la teneur en soufre de l’huile lourde utilisée comme carburant maritime et les réglementations plus sévères sur les émissions d’oxyde d’azote assombrissent le tableau même avant 2020. Lors des plus récentes conférences sur la navigation maritime, entre autres la XXIIIe convention Euromed organisée par l’armement Grimaldi, un mélange de carburants alternatifs et d’équipements améliorés de navires a ainsi figuré au cœur de nombreux débats. Une nouvelle tendance a en outre été constatée. Tout comme les grands chargeurs, les carriers, logisticiens et compagnies aériennes par exemple vont au-delà du calcul et de l’optimisation des émissions de substances nocives de leurs transports. C’est en effet une ère de renonciation qui commence. Après CMA CGM, l’armement Hapag-Lloyd a déclaré qu’il n’utilisera pas la route maritime du nord à travers l’Arctique pour des raisons écologiques. Pas de doute, la pression de la rue a aussi un impact sur les branches qui sont moins sous le feu des projecteurs.
Christian Doepgen
Rédacteur en chef