Un nouveau «Phénix» renaît
L’Iran présente un nouveau modèle d’avion. L’Iran a présenté le 19 mai un avion «de fabrication propre» qui ressemble étrangement à l’AN-140. Il porte un nom mythique tiré de la mythologie perse, comme le drone de reconnaissance en forme d’aile volante Shahed 171, et doit répondre aux besoins de transport de fret du pays.
Dans l’ancienne Perse et jusqu’en Asie centrale, le Simorgh, considéré comme le roi des oiseaux, était doté de pouvoirs spéciaux. L’aviation iranienne aurait, elle aussi, besoin de pouvoirs spéciaux, compte tenu des sanctions imposées par l’ONU lui interdisant l’accès à la technologie de propulsion à réaction depuis de nombreuses années.
Aujourd’hui, l’oiseau sert de modèle à un bimoteur turbopropulsé que l’Iran Aircraft Manufacturing Industrial Company (Hesa) a dévoilé à Ispahan, suscitant l’attention des médias. On aurait aussi pu le baptiser phénix.
Deux crashs
Les agences de presse iraniennes ont caché l’évidence. Difficile de nier en effet que le Simorgh est inspiré de l’AN-140.
L’avionneur Antonov, qui était déjà ukrainien à l’époque, a effectivement développé à partir de 1993 un modèle censé remplacer l’AN24, qui devait disposer d’une charge utile plus élevée et pouvoir décoller et atterrir sur des pistes non stabilisées. À partir de 2004, l’AN-140 qui a réalisé son premier vol en 1997, a été produit en série – sous licence non seulement en Russie, mais aussi en Iran.
Hesa y a assemblé dix kits de montage fournis par l’Ukraine. Une malédiction semblait toutefois s’acharner sur le modèle Iran-140. En 2009, un avion s’est écrasé lors d’un vol d’essai, et la production a été stoppée après qu’un avion de ligne s’est écrasé en 2014 au-dessus de Téhéran.
6 t par rampe arrière
Comme l’a déclaré le ministre iranien de la Défense Mohammad, Reza Ashtiani, le Simorgh est une «version révisée et développée, conçue pour répondre aux besoins des organisations militaires et civiles et adaptée aux conditions climatiques du pays».
L’avion dont le système de propulsion, les composants et le fuselage ont été conçus et fabriqués par des «experts du ministère de la Défense et des entreprises nationales basées sur la connaissance» remplit toutes les exigences internationales selon le ministre.
Il mesure 23 m de long et peut accueillir des véhicules, des caisses et des palettes d’un poids total pouvant atteindre 6 t, et ce grâce à une rampe arrière constituant une évolution par rapport à l’AN-140. Le Simorgh pourrait avoir une autonomie de 900 km en charge maximale.