Rôle des voies fluviales pour les ports de mer
Les unités fluviales ont le vent en poupe. Vu leur bilan climatique et leurs possibilités intermodales, elles sont le meilleur choix pour de nombreux acteurs de la logistique. Un aperçu des projets en cours.
Les tendances en faveur de la protection du climat font que l’utilisation accrue des voies fluviales figure sur l’agenda de nombreux États européens et d’entreprises de logistique. En Suède, les ports de Mälarhamnar et de Stockholm ont ainsi décidé d’aménager de nouvelles voies navigables pour le transport de fret. L’objectif de cette coopération est de permettre une liaison par unité fluviale entre Stockholm et Mälarhamnar.
La capitale suédoise construit un nouveau port marchand, le port de Norvik situé au sud de la ville. Il sera ouvert en mai 2020. En même temps, divers gros projets sont réalisés dans les ports Köping et Västeras (Mälarhamnar) afin de pouvoir traiter de plus grands volumes de marchandises. «Pour que les armements, maisons d’expédition et chargeurs puissent exploiter et profiter des voies navigables, nous – les ports – devons jouer notre rôle», a déclaré Carola Alzén de Mälarhamnar AB, à propos des projets. Le nouveau lien de 100 km va délester les réseaux routier et ferroviaire de la région de Stockholm qui sont d’ores et déjà saturés.
Pour les batteries et l’hydrogène
Il existe aussi d’autres projets sur les voies navigables européennes. Au Benelux et en Allemagne, une coalition d’acteurs de bonne volonté s’est formée. Elle est composée de: Delta Port Niederrheinhäfen, Eon et le port de Rotterdam. Ensemble, ils comptent créer les conditions nécessaires au passage de la navigation intérieure allemande et européenne du gazole à la propulsion par batterie et par hydrogène. Ces sociétés sont convenues de mettre en place une infrastructure afin que des bateaux marchands ou de passagers climatiquement neutres puissent échanger les conteneurs de batteries dans les ports ou s’approvisionner en hydrogène. Les objectifs des partenaires sont bien sûr la protection du climat et l’amélioration de la qualité de l’air et de l’eau mais également à long terme l’optimisation des coûts logistiques.
Le concept pilote se focalise d’abord sur le groupement portuaire fluvial Delta Port à Orsoy, Voerde, Wesel et Emmerich existant depuis 2012 qui vise, grâce au producteur d’aluminium Trimet présent sur place, la durabilité dans le cadre du projet Eco Port 183 (kilomètre rhénan). À Wesel, Trimet contribue au projet en mettant à disposition sa chaleur perdue permettant à l’énergéticien Eon de produire de l’énergie alternative.
Depuis août 2019, le premier projet est devenu concret avec l’implantation de Nordfrost à Wesel. L’infrastructure permet nouvellement l’approvisionnement en hydrogène ou la recharge de batteries non seulement aux bateaux mais aussi aux trains et camions. Il est prévu de rendre également le dernier kilomètre plus écologique et sans émissions de CO2. Alexander Fenzl, directeur Allemagne d’Eon Business Solutions: «Le transport fluvial de fret est d’ores et déjà moins polluant que le rail et la route. Avec notre approche climatiquement neutre nous voulons accompagner ce processus afin de rendre le trafic marchandises par voie fluviale respectueux du climat et également viable à l’avenir.»