Une situation qui demande du souffle
Un GSSA prévoit une reprise du fret aérien au deuxième trimestre ou au deuxième semestre. Après une haute saison qui n’en était pas une, le secteur du fret aérien fait face à un avenir incertain. Andrius Antanaitis, responsable du développement commercial en Europe chez Strike Aviation, ne prévoit pas de crise durable pour son secteur, malgré une entrée en matière boiteuse en ce début d’année. La Tiaca table sur une reprise du fret aérien calquée sur le moral en hausse des consommateurs.
L’année 2022 a débuté en fanfare et s’est terminée de manière inhabituelle. Andrius Antanaitis résume la situation ainsi: «Si des records ont été battus en début d’année, la guerre en Ukraine et la crise de l’énergie ont entraîné des répercussions et des chocs économiques sur le marché mondial».
Concrètement, cela signifie que «des changements notables ont été constatés sur le marché durant la pandémie de Covid, et que 2022 a apporté davantage de défis inattendus. C’était une année difficile, et pour finir le secteur du fret aérien a en quelque sorte freiné des quatre fers.»
Le Lituanien, qui travaille depuis 2009 pour le GSSA d’envergure mondiale Strike Aviation, considère comme principaux obstacles l’allongement des itinéraires reliant l’Asie et l’Europe à la suite de la fermeture de l’espace aérien russe, les retards dans la levée des restrictions anti-Covid sur plusieurs marchés, notamment en Chine, et la parité euro-dollar, également défavorable à la branche.
Le chiffre d’affaires de Strike Aviation en décembre 2022 était inférieur de 30% à celui de décembre 2021. Une situation tolérable compte tenu de la hausse d’environ 20% enregistrée au cours de l’année, partiellement due au renchérissement des prix lié à l’inflation. Les volumes traités par le GSSA étaient du même ordre de grandeur que l’année précédente.
Coup d’accélérateur et virage du GSSA
En dépit du ralentissement affectant le secteur du fret aérien, A. Antanaitis ne veut pas entendre parler d’une crise majeure. «Si la croissance devait ralentir nous pourrions équilibrer la gestion des processus opérationnels dans la mesure où le volume global de fret reste constant», a déclaré le manager.
Dans cet esprit, Strike mise sur des contrats comme celui signé en novembre avec la compagnie aérienne de fret américaine Amerijet International. «Ce partenariat nous permettra d’absorber ailleurs une partie de nos pertes en Europe.» En outre, la filiale allemande a commencé à commercialiser des capacités entre la Belgique et l’Inde, «ce qui constitue une nouvelle niche prometteuse», selon A. Antanaitis.
Il espère de plus que les processus inflationnistes pourront être maîtrisés au printemps en Europe, compte tenu de leur considérable impact sur les décisions tarifaires dans l’économie. «Nous tablons sur des changements positifs au T2/2023, à moins que des problèmes économiques imprévus ne surgissent.» Dans tous les cas de figure, Strike serait «extrêmement bien armé» face à ces ralentissements.
Entre-temps, l’Association internationale du fret aérien s’attend elle aussi à une reprise de la demande qui aura un effet positif sur le secteur au S2/2023. Les taux d’inflation, d’intérêt et les coûts énergétiques élevés conjugués aux préoccupations pour la sécurité de l’emploi auraient eu raison de l’enthousiasme des acteurs économiques en matière de dépenses, d’après la perspective pour 2023 de la Tiaca.
La situation actuelle serait toutefois temporaire, selon la fédération qui considère que l’industrie du fret aérien est «structurellement bien établie». Elle prévoit donc une reprise de la demande au S2/2023.