Investissements considérables
La durabilité était le sujet clé de la XXIVe conférence Euromed à Valence. Des investissements techniques dans des navires existants et neufs ainsi que des mesures intermodales et stratégiques ont figuré au cœur de l’intérêt. Au dire d’Emanuele Grimaldi, group managing director, le shipping a tous les moyens de faire bouger les choses: «Nous ne sommes pas le problème, mais pouvons être la solution.»
En avril dernier, le groupe d’armement Grimaldi, Naples, a repris la société espagnole Trasmediterránea. La transaction a porté sur cinq navires ro-ro/passagers, deux terminaux dans les ports de Valence et de Barcelone ainsi que les succursales sur les îles de Majorque, Minorque et Ibiza.
Le XXIVe congrès Euromed organisé par Grimaldi s’est donc tenu en Espagne. À Valence, les Napolitains ont souligné à cette occasion qu’ils «respectent la longue tradition de la marque Trasmediterránea et souhaitent poursuivre le travail avec tous les employés, toutes les unités et toutes les routes desservies». Huit navires battant pavillon de Grimaldi opèrent aujourd’hui régulièrement entre la botte italienne et le poing espagnol. Ces lignes continueront d’être développées entre autres en matière d’écologie.
Avec résilience à travers la crise
María Pérez Herrero, secrétaire des Travaux publics, du Transport et de la Mobilité durable de la Generalitat Valenciana, qui a accueilli personnellement les participants tout comme Riccardo Guariglia, l’ambassadeur italien en Espagne, a certainement apprécié cette déclaration.
Dans son discours d’introduction, Emanuele Grimaldi, group managing director, a évoqué les années 2020 et 2021, le congrès prévu en 2020 ayant été annulé en raison de la pandémie. L’année 2020 difficile a été surmontée «sans aucun licenciement et sans aucune subvention» bien que le chiffre d’affaires du groupe ait baissé de 500 M. d’EUR.
En 2021, tous les signes indiquent en revanche «un profit notable», même si le nombre de passagers est encore inférieur d’environ 300 000 à celui de 2019. 2021 sera «l’année du conteneur» et la ligne transatlantique de Grimaldi, ACL, devrait par conséquent réaliser un résultat record.
Il est évident que Grimaldi a profité de ces années pour procéder à des investissements notables dans la durabilité écologique. Rien qu’au cours des 24 derniers mois, douze navires neufs ont été intégrés à la flotte et 20 de plus seront livrés d’ici 2025. Il s’agira aussi de quatre navires de la classe GG5G dont les émissions sont inférieures de 50% à celles des modèles précédents, tout comme par exemple les nouveaux ferries hybrides de Finnlines. Les six nouveaux bâtiments con-ro, dont la capacité est de 2000 conteneurs et 5000 m de roulage pour fret ro-ro, permettront eux de faire baisser les émissions de 43% par rapport aux navires de la génération précédente. Des carburants alternatifs tels que l’ammoniaque seront utilisés par exemple pour les transports multimodaux de véhicules.
L’avenir est vert
Cette extension de la flotte accompagne un vaste programme de 220 mesures durables de rétrofit (rénovation) pour des navires existants dans lesquelles seront investis 600 M. d’EUR en deux ans.
La gamme va de purificateurs de gaz à filtre en passant par des peintures en silicone pour les coques et des batteries pour la propulsion électrique dans les ports jusqu’à de meilleurs systèmes de propulsion.
Des solutions internationales
Le groupe Grimaldi n’est pas le seul à s’engager, ainsi que l’a prouvé le débat à Valence. Alors qu’entre autres Kurt Bodewig a souligné le caractère écologique des autoroutes maritimes, Cleopatra Doumbia-Henry, présidente de l’Université mondiale de la navigation de Malmö, a insisté sur l’importance de la formation, en particulier de femmes, dans la logistique, afin d’atteindre les objectifs en matière de durabilité de l’OMI. Guido Grimaldi a souligné le rôle capital des approches intermodales pour des stratégies de transport durables, un objectif poursuivi par l’association européenne ALIS.
