Plein de ressources
L’Afrique, un continent riche en ressources naturelles, a un énorme potentiel d’innovation. Mais afin que le trafic et le fret aérien africain décollent enfin, il faut créer des fondations solides. Développer rapidement les infrastructures et améliorer l’interconnectivité des centres économiques sont ainsi les principales exigences adressées à ce continent par les responsables logistiques.
Avec une population de plus de 1,2 milliard de personnes, l’Afrique est le second continent après l’Asie. Mais contrairement aux compagnies aériennes de la région Asie-Pacifique, qui fournissent 36% des prestations mondiales de fret aérien, les africaines sont à la traîne par rapport aux autres régions de l’Iata avec une part du marché mondial de seulement 1,7%.
Des carriers nationaux internationaux
Rares sont les pays disposant encore ou de nouveau d’un «carrier national» dans le propre sens du terme. Ils sont remplacés par de grandes compagnies aériennes étrangères telles Turkish Airlines (voir ci-contre) ou Emirates, dont l’ancien responsable fret, le légendaire Ram Menen, a évoqué il y a déjà bien des années le potentiel fret non exploité du continent (cf. ITJ 13-14/2011, page 11). Accra, la capitale du Ghana, est par exemple depuis 15 ans une destination de la compagnie de Dubaï. Au cours de cette période, Emirates Skycargo a transporté au total 73 000 t de fret de/vers le Ghana. Les 41 000 t exportées par ce pays ouest-africain étaient surtout composées de fruits et de métaux précieux.
Comme l’année précédente, le Ghana a été placé par 9% des participants à un sondage de l’Agility Emerging Markets Logistics Index (Aemli) 2018 quatrième parmi les pays subsahariens ayant le plus grand potentiel logistique. Le trio en tête n’a pas non plus changé: Afrique du Sud (24%), Nigeria (17%) et Kenya (16%). L’Éthiopie (7%) a grimpé de deux places et a dépassé la Tanzanie (7%) et la Côte d’Ivoire (6%). Le Mozambique (5%), Angola (4%) et la RD du Congo (2%) complètent les dix premiers en termes d’attentes externes.
Conditions logistiques existantes
En ce qui concerne les conditions existant vraiment, l’Égypte fait un grand bond en avant par rapport à l’Aemli 2017. Meilleur pays africain, elle occupe le 14e rang (+6) à l’échelle mondiale. Le Maroc est le second pays nord-africain avec le rang 21 (+1), suivi de l’Afrique du Sud (24, –3), de l’Algérie (30, +1) et du Nigeria (31, –7).
L’Afrique du Sud est le principal débouché du fret aérien des USA et de l’UE. Les volumes de fret de l’Afrique de l’Est vers l’UE, surtout des fleurs et des fruits, mais aussi des vêtements du Kenya et d’Éthiopie, sont encore nettement plus élevés.
Créer de nouvelles voies aériennes
Aujourd’hui, le potentiel de la population jeune et de plus en plus fan de la technique est considéré comme moteur du développement socio-économique africain. Airbus et la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit ont ainsi présenté en janvier dix start-up africaines qui participeront au nouveau programme Airbus-Bizlab #Africa4Future pour l’accélération des innovations. Parmi ses sociétés figurent les pionniers des drones Astral Aerial Solutions du Kenya, Maisha ICT Tech d’Éthiopie ainsi que Côte d’Ivoire Drone.