Les petits ont du mordant
Revirement réjouissant du trafic ferroviaire norvégien entre 2021 et 2023. Il arrive que l’État et les entreprises agissent avec succès... conjointement. Alors que des subventions ont maintenu à flot le transport ferroviaire de fret en 2020, le nouvel opérateur Onrail a réactivé des lignes sur lesquelles d’autres acteurs s’étaient cassé les dents.
Il y a cinq ans, le transport ferroviaire de marchandises en Norvège a connu une crise profonde. Les volumes baissaient, la société nationale Cargo Net supprimaient de plus en plus de trains de marchandises et envisageait de cesser l’exploitation. L’État a été obligé de soutenir le transport ferroviaire de fret pendant deux ans à coup d’injections financières.
Il a bien investi puisque de 2020 à 2021 la croissance dans ce secteur a atteint 12%. Au premier semestre 2022, la tendance positive s’est poursuivie avec +8% par rapport au S1/2021. Le leader est Dovrebanen d’Oslo à Trondheim avec +17%. En 2023, les transitaires s’attendent même à une nouvelle hausse du volume de 30%.
La nouvelle société de chemin de fer Onrail mérite d’être mentionnée. Tant Cargonet que Cargolink et la suédoise Green Cargo ont tenté en vain d’exploiter un train pour conteneurs d’Åndalsnes à Oslo Alnabru via les Raumabanen. Onrail a réussi en 2021, avec des efforts administratifs minimes, à réactiver ce train de conteneurs et à garantir une demande élevée et constante. La clé du succès: une relation personnelle étroite avec un client.
La seule ombre: les infrastructures
Ce développement réjouissant est malheureusement étroitement limité par l’insuffisance des infrastructures. En Norvège, la plupart des lignes de chemin de fer sont à une voie. Lors du franchissement d’un croisement ou de manœuvres de dépassement, les trains de marchandises ont la moindre priorité. Les blocks-systèmes aux distances longues se traduisent par des attentes longues et des retards. Depuis dix ans, le réseau ferroviaire norvégien est agrandi de façon considérable. Les améliorations telles la double voie d’Oslo à Hamar demandent pourtant de longs travaux. Jürg Streuli