Bousculés, mais pas blessés
La crise de Covid-19 a également un impact sur les résultats trimestriels des grands logisticiens, mais il n’est pas encore très fort. Alors qu’en Amérique du Nord il règne un certain optimisme, les Danois de DSV préparent déjà un programme d’austérité.
Ces dernières semaines, de nombreuses sociétés de logistique ont publié les résultats financiers du premier trimestre. Alors que les logisticiens ayant un secteur d’activité local n’ont pas ressenti les effets de la crise de Covid-19 avant le mois de mars, les grands acteurs ont été touchés dès début 2020 par les effets massifs en Chine. C’est ce qui se reflète aussi au niveau des résultats trimestriels, au terme d’une analyse des résultats de deux prestataires européens et deux prestataires US.
Caisses pleines chez XPO Logistics
XPO Logistics a enregistré au premier trimestre de 2020 un C.A. de 3,86 milliards d’USD comparé à 4,12 milliards d’USD au T1/2019. L’Ebitda et le bénéfice net ont également nettement baissé. Bradley Jacobs, président et CEO de XPO Logistics, a révélé: «Jusqu’à la mi-mars, la marche des affaires n’était pas mauvaise, mais après nous avons été durement touchés sur nos marchés finaux.» B. Jacobs souligne pourtant que son entreprise est bien positionnée pour surmonter la crise. Elle dispose de liquidités de 2,5 milliards d’USD et d’un modèle d’affaires qui fonctionne bien. Les nombreux entrepôts automatiques et les capacités pour faire face à la croissance de l’e-commerce seraient en outre des piliers importants pour remettre XPO sur le bon chemin.
Il est vrai que le logisticien du Connecticut n’est pas endetté et financièrement sain. La division logistique, qui contribue à hauteur d’environ 40% au C.A. total, a toutefois réduit au T1/2020 les activités aux marges bénéficiaires faibles.
DSV lance un programme d’économies
Compte tenu de la reprise de Panalpina, les résultats de DSV ne permettent pas de vraiment analyser la marche des affaires au premier trimestre. Jens Andersen, CEO de DSV, a annoncé que l’intégration de Panalpina dans le groupe logistique danois se poursuivra. «La pandémie a fortement frappé nos marchés, mais dans l’ensemble nous avons enregistré un résultat satisfaisant.» DSV estime pourtant que l’Ebit de 1,5 milliard de DKK (201 M. d’EUR) aurait été supérieur de 250 M. de DKK (33,5 M. d’EUR) sans la pandémie. L’entreprise y réagit par la suspension du programme de rachat d’actions et en lançant un programme d’économies de l’ordre de 1,4 milliard de DKK (187,6 M. d’EUR).
Jusqu’ici C.H. Robinson semble avoir moins souffert. Son chiffre d’affaires total a même légèrement augmenté, de 1,4%, pour atteindre 3,8 milliards d’USD, ce que la société explique par un nombre accru de camions.
Côté chiffre d’affaires net, il y a pourtant eu un recul de 16,3% et le bénéfice net a même baissé de moitié à 78,1 M. d’USD. Malgré cela, Bob Biesterfeld, CEO, se montre optimiste: «Nous avons un bilan fort et avons clôturé le premier trimestre avec des liquidités de 1,2 milliard d’USD. Nous sommes donc bien positionnés pour surmonter l’incertitude économique de ces prochains mois.»
Le chiffre d’affaires baisse partout
Chez Kühne + Nagel la pandémie a également laissé de profondes traces au premier trimestre. Le C. A. net a fléchi de 6,2% à 4,9 milliards de CHF et le bénéfice net de 23,2% à 139 M. de CHF. «La pandémie de Covid-19 est un énorme défi global, également pour Kühne + Nagel», dit Detlef Trefzger, CEO. Certes, toutes les divisions ont subi des baisses du chiffre d’affaires, mais il y a aussi eu des lueurs d’espoir. Le groupe suisse a exécuté divers contrats spéciaux et contribué à maintenir en bonne marche les transports de produits pharmaceutiques et l’approvisionnement en produits de base. Les envois de l’e-commerce ont même doublé. Une bien maigre consolidation vu le résultat total.
