Le retard se résorbe
L’internationalisation exige une amélioration des infrastructures des ports et des trafics terrestres. En Afrique du Sud, où se déroule cette année le congrès mondial de la Fiata, cela provoque un véritable remaniement du secteur portuaire et de la logistique.
En Afrique du Sud, la tendance à améliorer les structures des organisations nationales croît, également en raison de l’augmentation des investissements étrangers, et surtout chinois. Dans ce contexte, il s’agit également de faire croître les liens avec les pays d’origine des investisseurs et donc les échanges commerciaux avec les pays concernés.
Selon de nombreux acteurs de la chaîne logistique, c’est uniquement possible par le biais d’une certaine standardisation des infrastructures portuaires et des infrastructures des liaisons terrestres. Il ne faut pas oublier que 80% du volume de marchandises et 70% des marchandises en termes de valeur sont acheminés par voie maritime.
L’organisme d’État Transnet National Ports Authority (TNPA), une division de Transnet Ltd, joue un rôle déterminant dans l’organisation des ports sud-africains. Elle contrôle et gère en effet tous les huit ports marchands situés sur la côte sud-africaine longue de près de 3000 km. Il s’agit plus précisément des ports de Richards Bay, Durban, East London, Ngqura, Port Elizabeth, Mossel Bay, Le Cap et Saldanha. Situés à la pointe sud du continent africain, ils sont prédestinés pour la desserte de destinations de l’est et de l’ouest. La plus grande partie des importations et exportations de/vers l’Afrique du Sud passe par conséquent par ces ports.
Durban est bien positionné
Dans la partie subsaharienne de l’Afrique, le port de Durban, un de ceux gérés par TNPA, joue un rôle important pour la région toute entière, aux côtés des ports d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et de Mombasa (Kenya).
Selon une étude publiée par PricewaterhouseCoopers,(PwC) Durban se distingue en effet par ses nombreuses liaisons aériennes, la proximité du réseau autoroutier, la qualité du réseau Internet et la taille de son arrière-pays. L’étude évoque en outre les grands ports pour vracs de Saldanha, Richards Bay et Le Cap, également situés dans cette région.
Fret conteneurisé contre vracs
Le potentiel de Durban serait exploité à hauteur de seulement 75%, ajoute l’étude. C’est dû en partie au fait que les pays subsahariens importent essentiellement du fret conteneurisé alors que les exportations sont surtout composées de vracs. Cela implique que beaucoup de conteneurs vides sont renvoyés vers les ports d’origine. Il en résulte un effet négatif sur les capacités disponibles dans les ports concernés et sur le montant des coûts logistiques des envois puisque ces coûts augmentent. PwC compte persuader le gouvernement sud-africain de réviser sa stratégie en exportant davantage de marchandises de valeur. S’y ajoute qu’il faudrait investir dans une meilleure infrastructure et dans des équipements adéquats. PwC n’omet pas que Transnet a d’ores et déjà effectué une série d’investissements, par exemple dans la maintenance et l’acquisition de grues, dans des véhicules à benne basculante, des pelleteuses ainsi que des locomotives modernes.
Nouveaux hélicoptères
Comme par le passé, l’État sud-africain accorde une grande importance à la sécurité dans ses centres portuaires. Dans ce contexte, TNPA a investi dans deux hélicoptères portuaires de type AW109 SP produits par la société italienne Leonardo. Ils ont coûté au total 250 M. de ZAR (environ 15 M. d’EUR). Le 31 août 2019, ces deux engins ont été mis en service à Durban et à Richards Bay. Les hélicoptères sont utilisés pour le transport de pilotes de navires dont la tâche est de garantir une navigation sûre et efficace des navires hauturiers jusqu’au port. Ces engins remplacent des modèles plus âgés qui ont été retirés du service.
Un de trois pays du monde
L’exploitation dans ces deux ports devrait ainsi être améliorée encore davantage, a déclaré Nozipho Mdawe, acting chief executive de TNPA. Jusqu’ici des hélicoptères ont été utilisés exclusivement dans ces deux ports. Le port du Cap va bientôt s’y ajouter puisqu’un hélicoptère devrait y opérer à partir de 2022. Cette décision s’appuie elle aussi sur des études selon lesquelles les hélicoptères sont très utiles, en particulier lorsque les conditions météorologiques sont mauvaises.
L’Afrique du Sud est ainsi un des trois seuls pays du monde offrant ce service efficace pour le transport de pilotes par hélicoptère. Dans le cadre du programme de livraison, le constructeur souligne que par la suite l’Afrique du Sud pourrait bénéficier d’avantages socio-économiques tels que de nouveaux emplois, l’utilisation de pièces fabriquées à l’échelle locale etc.