Prédécesseur et successeur
Début juin, Zeno D´Agostino, depuis novembre 2016 président du système portuaire Adriatique orientale à Trieste (Italie), a été destitué et Mario Sommariva nommé dirigeant intérimaire. Pourquoi ce dernier a de nouveau cédé avec plaisir ce poste, il l’a expliqué à Kerstin Kloss, correspondante de l’ITJ.
Que dites-vous aux partenaires étrangers à propos de ce qui s’est passé?
L’autorité anti-corruption Anac avait mal interprété une loi sur la compatibilité de diverses fonctions publiques. J’aimerais souligner que ce cas n’avait aucun rapport avec de la corruption, mais uniquement avec la bureaucratie.
Monsieur D’Agostino était président honoraire de la société d’exploitation des terminaux pour bateaux de croisière à Trieste appartenant à hauteur de 40% à l’administration portuaire, mais sans posséder aucun pouvoir dans ces fonctions. À notre avis, cela n’était donc pas en contradiction avec son rôle de président du port. L’Anac estimait pour sa part qu’il n’aurait pas dû être nommé président du port. Ce qui est bizarre: la nomination a eu lieu il y a cinq ans mais c’est seulement cinq mois avant la fin du mandat de Zeno D’Agostino que l’Anac a réagi.
Comment expliquer que le président du port ait été obligé de quitter son poste pendant une période aussi dure pour l’Italie que la crise de Covid-19?
Je ne dispose d’aucune explication et je suis content que nous ayons fait confiance à la justice. Le tribunal administratif s’est penché sur ce cas en juin et après le jugement, Z. D’Agostino a pu retourner à son poste.
Aviez-vous des doutes quant au retour de Zeno D’Agostino?
Nous savions que nous aurions du succès au tribunal. Tant monsieur D’Agostino personnellement que l’administration portuaire ont déposé plainte auprès du tribunal administratif. Dès que le tribunal a suspendu la décision de l’Anac, plus rien ne s’est opposé à son retour. Nous attendions le jugement le 24 juin, il a finalement été prononcé le 30 juin.
Quelle est la position de la ministre italienne des Transports, Paola de Micheli?
Dès le début, elle était complètement de notre côté. Ma nomination prouvait d’ailleurs qu’elle fait confiance au travail réalisé par M. D’Agostino au cours des cinq années écoulées et qu’elle reconnaît en outre ses capacités, sa sincérité et sa clairvoyance.
Avec vos vastes connaissances du secteur de la logistique ne seriez-vous pas un nouveau président du port idéal?
Non, non, non, il n’y a pas d’autre option que Zeno D’Agostino. Secrétaire général, j’étais chargé en qualité de dirigeant intérimaire de maintenir les activités portuaires en attendant le retour de Zeno. Mon rôle personnel n’est pas important.
Zeno et moi avons un projet commun: développer encore davantage ce port et la zone portuaire. Notre mission consiste à créer de nouveaux emplois et possibilités pour des jeunes tout en innovant. Tant que je possède la force et l’énergie nécessaires, je soutiens ce projet. C’est tout.
Quels projets importants souhaitez-vous réaliser?
Nous avons trois projets de développement importants dans le secteur des infrastructures. Le premier concerne la fermeture de l’aciérie Servola qui fait partie d’Arvedi Group et sera sans doute transformée en terminal à conteneurs. Dans le cadre du second, le terrain d’une ancienne huilerie deviendra un terminal polyvalent. Le troisième porte sur le vieux port de Trieste qui sera utilisé par des bateaux de croisière dès que la crise de Covid-19 le permettra de nouveau.
La destitution de Zeno D’Agostino a-t-elle eu des effets négatifs sur les ports italiens en général?
Cela a eu des effets négatifs sur le système portuaire italien car à l’étranger on a du mal à comprendre ce qui se passe ici. Tous les ports italiens se sont donc montrés solidaires, tout comme les associations du secteur.
Mario Sommariva
Né à Gênes et âgé de 63 ans, M. Sommariva possède plus de 40 années d’expérience dans le secteur navigation, ports et logistique. Il a occupé divers postes au sein du syndicat des transporteurs Filt. Avant de devenir en avril 2015 secrétaire général du système portuaire de l’Adriatique orientale à Trieste, il a déjà assumé pendant huit ans des fonctions comparables au port de Bari.