«Propre risque, en régie propre»
Quelques mois seulement se sont écoulés depuis la reprise de P&O Ferrymasters par DP World. La transformation de la filiale logistique de P&O Ferries et société britannique en opérateur logistique ayant des ambitions au-delà de l’Europe s’est par conséquent accélérée. À Rotterdam, Bas Belder, gérant, a donné à Christian Doepgen un aperçu de la situation, du site et des perspectives d’avenir.
20 sites dans 13 pays européens sont les chiffres actuels. Parlez-nous des perspectives de P&O Ferrymasters au-delà de la Turquie – par exemple en Méditerranée orientale.
La Turquie est effectivement notre hub central dans une région pour laquelle nous nourrissons de gros projets. Avec notre nouveau directeur pour la Turquie, Murat Bog, en fonctions depuis le 1er juillet, nous comptons développer les activités fret. Notre politique est de nous tourner vers des spécialistes sur place.
Quelles régions visez-vous?
Nous nous intéressons entre autres aux mers Noire et Caspienne ainsi qu’aux pays d’Asie centrale. Nous pouvons tirer profit dans ce contexte de nos lignes existant dans le sud-est de l’Europe.
Jusqu’où votre société est-elle établie?
À Budapest se trouve notre site central pour la région, mais nous avons aussi notre propre terminal à Oradea (Roumanie). Depuis là, nous avons lancé début octobre un service en 48 heures vers Lodz (Pologne) assuré dès 2020 trois fois par semaine. La ligne sera bientôt prolongée jusqu’à Constanta.
Et dans le sud du bassin méditerranéen?
Nous desservons cette région depuis Lyon, notre hub français, et via nos activités sur place, par ex. en Tunisie. Nous y élargissons actuellement notre clientèle.
Que pensez-vous de la situation actuelle du trafic multimodal?
Nous enregistrons des hausses et misons depuis Oradea sur nos propres trains complets qui circulent à nos propres risques et en régie propre. Depuis là, trois trains par semaine opèrent vers Plaisance et trois vers Zeebrugge. La liaison Rotterdam–Poznan est offerte chaque jour.
Donc vous misez aussi sur vos propres actifs?
Pas dans la gestion des marchandises pour laquelle nous travaillons par affrètement. Mais il s’est avéré judicieux d’avoir de propres remorques et conteneurs. Depuis 2016, nous avons de plus équipé toutes nos remorques, également celles de nos sous-traitants, de GPS. Pour ces entreprises indépendantes nous exploitons d’ailleurs une plateforme fret interne.
Et dans la logistique?
Nous visons un engagement à long terme et la sécurité en termes de planification pour nos clients. Ici, à l’Europoort de Rotterdam, nous ouvrons par ex. en novembre un nouvel entrepôt de 17 000 m2. Nous l’avons loué pour dix ans et il est déjà réservé à hauteur de deux tiers.
Qu’en est-il de nouveaux services maritimes?
Notre site de Tilbury, à environ 30 km de Londres, bénéficie d’une nouvelle ligne vers Calais. En avril 2020, nous comptons avoir une capacité suffisante pour pouvoir transborder sur le site P&O de Tilbury 600 000 au lieu de 200 000 unités de charge par an. Ce serait presque la moitié des 1,3 M. d’unités transitant chaque année via Douvres.
P&O Ferrymasters fera-t-elle de nouveaux achats dans un proche avenir?
Nous nous focalisons sur la croissance organique tout en profitant bien sûr d’opportunités.
Quels taux de croissance prévoyez-vous?
Après des taux à deux chiffres en dernier, nous prévoyons pour les cinq années à venir des taux de 7 à 10% par an.