«Ni désolation, ni euphorie»
Des nouvelles du CEO de Hapag-Lloyd aux 45 ans du Propeller Club de Bâle. Pour prévoir l’avenir, il faut connaître le passé. Rolf Habben Jansen, CEO de Hapag-Lloyd, l’a prouvé à l’occasion du 45e anniversaire du Propeller Club de Bâle. Ses éclaircissements ont permis de réaliser que le rétablissement du marché du transport maritime n’est pas encore en vue, même si l’on constate des améliorations notoires. Ce qui n’a pas perturbé la bonne humeur à l’événement bâlois.
Parmi les raisons expliquant la volatilité du secteur il faut noter le manque de mémoire de ses acteurs. L’intervenant principal des 45 ans du Propeller Club de Bâle, Rolf Habben Jansen, CEO de Hapag-Lloyd depuis 2014, a retracé les principales étapes des dernières années.
Tandis que la consolidation des grands transporteurs arrivait en première place des préoccupations jusqu’en 2017, 2019 a semblé signer la fin d’une époque pour de nombreux acteurs du marché. «En revanche, personne n’a vu venir le boom de 2020», a-t-il expliqué en admettant qu’il n’était «pas aisé de prévoir l’avenir.»
Le changement soudain qualifié de «Bloom and Doom» (euphorie et désolation) dans le transport maritime a fait l’objet d’une critique de la part du CEO: «Il est étonnant de constater à quel point beaucoup d’acteurs sont surpris par la conjoncture actuelle.» Le ralentissement que nous connaissons, l’inflation ou la demande excessive des consommateurs étaient à prévoir, après une période marquée par des dépenses publiques conséquentes en période de crise.
Néanmoins, il est difficile de se soustraire à la dynamique du marché. R. Habben Jansen: «Nous avons décidé de geler les taux en 2022 au plus fort du boom». Nous avons enregistré immédiatement après 1,5 M. de réservations par jour, au lieu des 75000 habituelles. Au bout de trois jours, il a tout de même fallu corriger les taux à la hausse, compte tenu de la demande.
Les tendances pour le futur proche
Hapag-Lloyd prévoit avec certitude trois types de développements. Tout d’abord, le ralentissement de la demande des États-Unis et de l’UE devrait se poursuivre jusqu’en 2025. En outre, il faut certes s’attendre à une certaine croissance des volumes ces douze prochains mois, en raison de l’exagération du recul marqué du marché, mais il ne s’agirait pas d’une «reprise à proprement parler du marché.» Certaines régions, comme l’Amérique latine, devraient toutefois connaître une évolution supérieure à la moyenne.
Les excès habituels ont été observés dans les nouvelles commandes de navires. «L’industrie a trop investi», a constaté R. Habben Jansen. Il y a néanmoins eu un effet didactique, car en 2009 les nouvelles commandes ont représenté 55% de la flotte mondiale. Nous sommes actuellement à 27%, ce qui est «toujours trop élevé». Les perspectives à moyen-terme de la branche seraient toutefois positives.
Une nouvelle qui a réjoui les 150 participants de l’événement bâlois. Le 45e anniversaire du Propeller Club, Port of Basel, qui a rassemblé des managers de la branche de toute la Suisse, y compris de Suisse Romande, a été célébré dans une ambiance festive dans l’écrin feutré des jardins Merian, grâce à une météo radieuse et une nourriture exquise, tant physique que spirituelle. Aux 45 prochaines années!