
Révision des contrôles
Bulgarie et Roumanie dans l’espace Schengen. Depuis le début de l’année, la Bulgarie et la Roumanie ont rejoint l’espace Schengen par voie terrestre, après leur intégration aérienne et maritime en mars 2024. Cependant, la libre circulation des personnes et des marchandises ne s’applique pas uniformément à toutes leurs frontières.
Si le passage de Kulata (Bulgarie) vers la Grèce est exempt de contrôles, une période transitoire de six mois est en vigueur aux frontières bulgaro-roumaines de Vidin et Roussé. Jusqu’à fin juin 2025, des vérifications aléatoires basées sur des analyses de risque restent possibles.
Par ailleurs, la Bulgarie applique dans une zone de 30 km autour de ses frontières des contrôles de véhicules et de personnes. En février 2025, le gouvernement du Premier ministre Rossen Jeliazkov, ancien ministre des Transports, a annoncé un renforcement des contrôles routiers et une sévérisation des sanctions. Cette décision fait suite à une augmentation du trafic et à un bilan alarmant de 1 100 accidents impliquant des poids lourds en six mois, ayant causé 30 décès.
Améliorer la sécurité et générer des recettes de péage
Le chef du gouvernement espère que des contrôles routiers permanents, destinés à vérifier l’aptitude technique des véhicules, ainsi que des tests d’alcoolémie et de dépistage de drogues pour les conducteurs, permettront d’améliorer la sécurité routière et de générer des recettes de péage supplémentaires.
En outre, ces contrôles permettent une surveillance optimisée des flux migratoires et de lutter contre la contrebande de drogue et de marchandises contrefaites. Des agents de la douane et de la sécurité alimentaire participent également à ces opérations.
Avant l’adhésion, les frontières entre la Bulgarie et la Roumanie étaient marquées par de longues files de camions, en particulier aux ponts sur le Danube (cf. ITJ 15-16/2024, p. 13). Les gouvernements des deux pays avaient alors protesté contre ce qu’ils considéraient comme un retard illégal dans leur adhésion à l’espace Schengen, représentant des pertes de plusieurs milliards pour leurs économies. Les associations professionnelles roumaines et bulgares du transport de marchandises se plaignaient en outre de désavantages concurrentiels pour leurs membres.
Frontières intérieures fluides malgré une forte croissance de trafic
Depuis le 1er janvier, le trafic à Vidin-Calafat s’est fluidifié, malgré une augmentation de 79 % du trafic automobile et 15 % du fret. Selon Pavel Paunov, directeur de la société exploitant ce pont, les véhicules traversent en quelques secondes et les entreprises de transport se disent satisfaites.
Cependant, la situation est plus complexe au pont de l’Amitié Roussé-Giurgiu datant des années 1950 et actuellement en rénovation. Des restrictions de circulation y resteront en vigueur pendant encore deux ans. Face à cette situation, la Bulgarie et la Roumanie prévoient de construire un troisième pont sur le Danube, dont l’achèvement n’est toutefois pas attendu avant les années 2030.
Contrôles renforcées aux frontères extérieures
Alors que les contrôles ont été levés ou fortement réduits aux frontières de la Bulgarie avec la Grèce et la Roumanie, ils ont été renforcés à ses frontières extérieures de l’UE, à Kapitan Andreevo, le poste-frontière le plus fréquenté du pays, situé à la frontière avec la Turquie.
En février 2025, un contingent multinational de 100 agents supplémentaires y a été envoyé. Ce groupe se compose de 25 agents bulgares, 40 roumains, 20 hongrois et 15 autrichiens.
Cette surveillance commune de la frontière extérieure de l’UE avec la Turquie a été convenue en novembre 2024. L’Autriche, qui avait exprimé des réserves sur la capacité de la Bulgarie à gérer efficacement la frontière externe de l’UE face à l’immigration irrégulière, avait posé cette coopération comme condition à la levée de son veto sur l’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie à Schengen.