Échanges accrus, taux élevés
Essor de la navigation hauturière selon la Cnuced.
Le rapport annuel de la Cnuced sur la navigation mondiale est une véritable bible de la branche. Il n’y a pourtant pas seulement de nombreux moteurs de la croissance mais aussi beaucoup de risques.
Dans son analyse annuelle de la navigation en haute mer, «Review of Maritime Transport for 2021», la Cnuced souligne que les volumes ont baissé moins fortement que prévu en 2020 malgré les mesures contre la pandémie: «Le choc du premier semestre 2020 a fait régresser le commerce par voie maritime de 3,8 %». Au S2/2021 a débuté un redressement asymétrique et au T3/2021 les volumes étaient de retour, tant en trafic conteneurisé que dans le secteur des vracs. Le transport de conteneurs s’est avéré particulièrement résistant et a seulement fléchi de 1,1% pendant toute l’année, tout comme le volume de transbordement portuaire à l’échelle mondiale qui a été de 815,6 M. de TEU en 2020. L’année dernière, la flotte mondiale de navires marchands a légèrement augmenté, de 3% à environ 98 800 unités, alors que les taux de fret ont grimpé en flèche. Le volume commercial maritime a atteint 10,65 milliards de t, soit environ 3% de moins que l’année précédente (11,08 milliards de t).
La Cnuced a également évoqué un problème non résolu et malheureusement oublié: selon les plus récentes estimations de la Chambre maritime internationale ICS, quelque 250 000 marins sont encore «échoués».
Pour 2021, le rapport est optimiste: «En 2021, le commerce par voie maritime va croître de 4,3% de concert avec les échanges commerciaux et la production mondiale.» Des modèles de simulation de la Cnuced indiquent pourtant que le niveau global des prix à l’importation pourrait croître en moyenne de 11% en raison des taux de fret élevés. La grande hausse des prix des biens importés et à la consommation pourrait donc être proche... et faire baisser par la suite la production industrielle. De plus en plus d’interrogations.