Tirer le meilleur de la situation
Depuis 15 ans, Jan Krems vit et travaille aux États-Unis. Le Néerlandais a d’abord franchi l’Atlantique avec KLM Cargo, avant de diriger, depuis 2014, le département fret de United Airlines. Il estime que la culture d’entreprise US est très enrichissante car elle va droit aux affaires.
Monsieur Krems, en tant qu’«homme du fret» vous êtes certainement heureux des récents développements du transport aérien, non?
Tout à fait. Celui qui travaille pour une compagnie de trafic passagers ayant des capacités fret voit cela sous un autre angle. Nous sommes certes heureux de pouvoir assurer des vols fret à ce niveau, mais il serait certainement bon de faire baisser ces vols all-cargo: cela signifierait que la compagnie dans son ensemble se porte mieux.
Comment s’en est sortie United Cargo en 2020?
Je souligne que pendant toute la pandémie, des EPI aux vaccins en passant par l’e-commerce, nous étions un leader de l’adaptation rapide des horaires de vols nationaux et internationaux aux besoins des clients.
Quelle en est la raison à votre avis?
Le fret a toujours été un élément important des prestations globales de United Airlines et il a fourni chaque année une contribution positive en battant notre concurrence US. Mais encore jamais aussi largement que l’année dernière. C’est dû au fait que notre équipe s’est adaptée rapidement aux changements et a trouvé des solutions créatives pour nos clients. Je suis fermement convaincu que nous avons la meilleure équipe de la branche et j’aime dire qu’elle est composée de personnes auxquelles «le fret tient à cœur».
De quelle façon les joint-ventures avec Lufthansa et ANA Cargo contribuent-elles au développement?
Elles nous aident à offrir aux clients un réseau ayant un plus grand rayon d’action. Notre coopération avec ces partenaires réagit aux conditions de marché changeantes par un grand pouvoir d’adaptation. Nous apprécions beaucoup ces partenariats forts.
Comment voyez-vous l’époque post-pandémie?
Nous sommes optimistes, mais aussi réalistes: nous savons que nous devons nous adapter à la «nouvelle normalité». La question importante est celle du moment de la réouverture des frontières internationales. J’espère des conditions de voyage plus ou moins normales vers la fin de l’année. L’augmentation du nombre de passagers entraînera plus de capacités en soute. Nous en avons besoin car nous prévoyons une demande croissante en matière de fret dès que l’économise mondiale commencera à se redresser après la pandémie.
Le problème des réacteurs du B777 (cf. ITJ Daily 24/02/21) est résolu mais les «preighters» suffisent-ils ou faut-il à nouveau de vrais avions-cargos chez United?
Le programme d’avions all-cargo reste un instrument important pour United Airlines. Nous nous attendons dans un avenir prévisible à un mélange d’avions-cargos et d’avions passagers et garantissons que nos appareils sont utilisés de manière optimale. Nous n’avons pas de projet de futurs avions-cargos. Une souplesse maximale est le meilleur moyen de soutenir effectivement nos clients indépendamment de l’évolution future.
Comment l’image du fret aérien a-t-elle changé?
Si la pandémie avait un seul côté positif c’est la prise de conscience mondiale de l’importance du secteur. Sans le soutien de toute la compagnie nous n’aurions pas pu faire ce que nous avons fait. J’en suis très reconnaissant.