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  • Une nouvelle moelle épinière pour les dix pays ECO.

Auteur : Andreas Haug


Artikel Nummer: 37030

Nouvelle poussée

Il y a plus de dix ans, la Turquie, l’Iran et le Pakistan ont lancé le projet commun d’un train de conteneurs direct... puis le projet a atterri dans les tiroirs. Ali Abdollahi des Chemins de fer iraniens a annoncé à l’ITJ que les choses commencent de nouveau à bouger.


 

 

Et si pendant la crise de la Covid-19, qui frappe aussi durement les trois grands pays Iran, Pakistan et Turquie, un projet gelé depuis longtemps et d’intérêt suprarégional bénéficiait d’un nouveau souffle? «Fin juin, les sociétés de chemin de fer des trois pays projettent de faire circuler le train de fret ITI», dit Ali Abdollahi du département des affaires internationales d’Iranian Railways. Le projet est déjà soutenu par l’Economic Cooperation Organization (ECO), une organisation interétatique dont font partie hormis les trois États fondateurs (1985) également sept autres membres de la région. Et depuis peu par les gouvernements d’Islamabad, Téhéran et Ankara, au plus haut niveau. L’exploitation test du train ITI a commencé en 2009 et en 2010 la plus grande partie de l’aide humanitaire des Nations Unies pour les régions inondées du nord-ouest du Pakistan a été acheminée sur ces voies. Puis le projet a stoppé. Motif officiel: des problèmes au niveau de l’exploitation.

 

 

Une alternative stratégique

C’est la onzième rencontre du groupe de travail de haut niveau du train de conteneurs ITI, organisée fin octobre 2020 dans le cadre de l’ECO, qui a permis de renverser la vapeur. L’importance du corridor y a été soulignée, surtout pour la promotion du commerce, de la sécurité et de la stabilité de la région. Il s’agissait en outre de tenir compte des chargeurs auxquels le train offre beaucoup d’avantages par rapport à la voie maritime. Les trois compagnies de chemins de fer ont donc été priées de reprendre l’exploitation en janvier 2021. Le groupe de coordination du train de conteneurs ITI a été créé par la suite. Ses rencontres hebdomadaires permettent de discuter de toutes les questions opérationnelles. Côté iranien, A. Abdollahi y participe virtuellement. «Au terme d’études faites par le groupe, il a été décidé que non seulement les conteneurs mais aussi les marchandises conventionnelles pourront être transportées sur ce corridor. Le nom ITI Container Train a ainsi été abandonnée en faveur d’ITI Cargo Train», a-t-il ajouté.

 

 

À côté de la voie

Il reste des problèmes techniques à régler qui ont entraîné des retards supplémentaires de (seulement) cinq mois. Enb particulier celui du très long séjour des marchandises dans la gare iranienne de Zahedan, à 98 km de la frontière pakistanaise. C’est là que la voie large pakistanaise (1676 cm) rencontre la voie standard iranienne et turque de 1435 m et que le fret est transbordé sur les wagons des partenaires. S’ils arrivent à temps, ce qui n’est pas garanti vu les besoins de rénovation du tronçon pakistanais jusqu’à Quetta.

 

«Après des discussions fructueuses au sein du groupe de coordination ITI, les trois sociétés de chemin de fer sont parvenues à un accord sur la mise à disposition ponctuelle des wagons pakistanais à Zahedan, l’horaire des trains et des tarifs compétitifs comparé au transport maritime», souligne A. Abdollahi. Au cours de la dernière rencontre début mai, le tarif pour les wagons conventionnels a même été réduit considérablement. Le transport de conteneurs vides ne coûte plus que la moitié de celui des boîtes pleines.

 

 

Trois fois plus rapide

Selon les accords, un train mettrait seulement douze jours pour le trajet complet d’Istanbul à Islamabad, c’est un gain de temps énorme par rapport au transport maritime (par ex. Mersin–Karachi en 35 à 40 jours). Pour la traversée du lac Van dans l’est de la Turquie, il est fait appel à l’infrastructure ferry des Chemins de fer turcs afin de garantir le raccordement via le Bosphore. L’Iran projette de construire une voie étroite à côté de la voie large afin de délester la frontière irano-pakistanaise alors que le Pakistan s’engage à rénover les voies. A. Abdollahi est persuadé: «Cette route se prête aussi pour le transport de marchandises de la Russie et de la CEI vers le Pakistan via l’Iran.»

 

 

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