Regard vers le sud
L’Algérie aimerait se connecter plus fortement aux autres pays africains. En février, elle a annoncé qu’elle débloque 1 milliard d’USD pour l’aide économique et l’aide au développement du continent. Les voies de transport sont importantes pour la future intégration.
Un des objectifs du Président algérien Abdelmadjid Tebboune, élu en 2019, est de mettre un terme à la concentration des exportations de la république algérienne démocratique et populaire sur le pétrole et le gaz ainsi que sur l’Europe.
À peine 6% des exportations du plus grand pays africain (en superficie) avaient en moyenne, entre 2017 et 2021, d’autres pays du continent africain comme destination. Les trois quarts étaient des matières premières énergétiques.
L’Algérie a bien plus à offrir et c’est ce que la promotion nationale du commerce extérieur doit montrer hors des frontières. À cet effet, le pays participe à des expositions commerciales de produits «made in Algeria».
La seconde a eu lieu en février en Libye, la première en janvier en Mauritanie. Afin d’encourager le commerce international avec ce pays voisin du sud, des banques algériennes y ont ouvert récemment des succursales.
Le voisin stratégique Mauritanie
Un contrat a en outre été signé en 2022 avec la Mauritanie. Il porte sur la construction d’une nouvelle route entre Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, et Zouérate en Mauritanie (cf. ITJ 11-12 / 2023, page 17). Cette liaison de 775 km construite par des entreprises algériennes se trouve actuellement à la phase de l’étude. Côté algérien, le highway transsaharien, qui conduit via le Niger jusqu’à Lagos au Nigeria, est aujourd’hui à 100% asphalté.
Depuis février 2022, il existe une liaison maritime avec la Mauritanie à l’initiative d’Alger. Selon les médias du pays, le volume de fret n’est pas encore suffisant pour remplir à long terme les navires mensuellement sur cette ligne.
À terre, sur le rail et dans les airs
Également dans le trafic ferroviaire, les liaisons du nord, plus peuplé et économiquement plus fort, vers le sud sont prioritaires. Au sein du pays, il est ainsi prévu de raccorder des sites d’extraction de matières premières, par exemple par le prolongement prévu de la ligne de Béchar vers Tindouf de 1000 km afin de pouvoir transporter le minerai de fer du champ de Gara Djebilet.
Le trafic aérien doit lui aussi contribuer à une meilleure connexion avec le continent. Le carrier national Air Algérie prévoit ainsi de nouvelles lignes, entre autres vers l’Éthiopie, le Gabon et l’Afrique du Sud.
Il compte aussi agrandir et moderniser sa flotte. En mai, il a en outre signé un accord de coopération étroite avec Mauritania Airlines. Hormis un partenariat commercial, l’accord prévoit entre autres d’assurer à Alger la maintenance d’avions mauritaniens.