La multimodalité vécue
L’orientation de P&O Ferrymasters sous la nouvelle direction. Depuis relativement peu de temps CEO à Rotterdam, Timm Niebergall estime que l’orientation multimodale et paneuropéenne de P&O Ferrymasters est un atout pour l’avenir. Il est persuadé que «les activités intermodales vont croître malgré la récession».
Il y a environ un an, Timm Niebergall a pris les rênes de P&O Ferrymasters. Depuis mai 2022, il est également CEO de la nouvelle joint-venture composée de P&O Ferrymasters et Unifeeder Shortsea.
En fait, à coup de reprises dans ce secteur – à la mi-2018 Unifeeder et en février 2019 P&O Ferrymasters – DP World a ainsi créé son propre pilier dans le secteur maritime général sous la direction de Jesper Kristensen, COO.
Le champ d’activité de T. Niebergall n’est pas négligeable. «Avec environ 700 collaborateurs, nous opérons sur 25 sites dans 20 pays européens», révèle-t-il en ajoutant: «Nous relions en mode multimodal trois réseaux: short sea, rail et route.»
La couverture du marché va de la Grande-Bretagne à l’Europe centrale et l’Europe de l’Est en passant par le Benelux, l’Espagne, la Roumanie et les pays nordiques.
L’avenir appartient au trafic multimodal, selon T. Niebergall. L’état actuel, 30 trains-blocs, est déjà considérable. R. Niebergall: «40% de nos mouvements sont réalisés en combinaison avec un transport ferroviaire et plus de 80% de nos volumes multimodaux comprennent un tronçon maritime sur un ferry ou un porte-conteneurs». Il y voit d’ailleurs une tendance claire, également parmi les chargeurs.
«Un client ayant opté une première fois pour l’intermodal lui restera fidèle.»
Même si P&O Ferrymasters dispose d’une propre base de 2000 remorques grutables et 10000 conteneurs, la société mise en matière stratégique sur l’«asset light». Des investissements dans des terminaux ou d’autres entrepôts en plus de Rotterdam, Gand ou London Gateway ne sont pas prévus.
Compte tenu de la loyauté de son personnel, la recherche de nouveaux collaborateurs est pour le groupe moins urgente que pour d’autres acteurs. T. Niebergall qualifie les besoins de «bon mélange d’expérience et de compétence». Actuellement, un programme pour le développement du personnel est lancé afin de renforcer ce champ.
En matière de durabilité, P&O Ferrymasters mise sur une double stratégie à laquelle contribue son propre département expédition. À la formation de collaborateurs – par ex. dans la réduction des kilomètres à parcourir et des voyages à vide dès la planification – s’ajoute l’utilisation de carburants alternatifs. Selon le manager, le choix est secondaire: «Ce n’est pas le carburant A ou B qui compte, mais la baisse durable des émissions.»
T. Niebergall estime que les perspectives commerciales sont bonnes: il prévoit malgré la récession une augmentation générale des activités intermodales. «Nous profitons de la tendance», est-il convaincu.