Presque comme avant
Un compte-rendu du 16e Salon Air Cargo Americas.
Du 8 au 10 mars, le salon Air Cargo Americas à Miami, prévu à l’origine fin octobre 2021, a eu lieu. Il s’agit d’un des plus grands rendez-vous des acteurs du trafic fret aérien et il n’a plus pu se dérouler depuis mars 2020. L’ITJ s’y est rendu pour vous rapporter beaucoup de nouveautés et de constatations, la plus importante étant: le secteur vit!
Précisons pour commencer: Air Cargo Americas, commercialisé par ses organisateurs – le World Trade Center Miami et l’aéroport de Miami (MIA) – en tant que «plus grande manifestation du fret aérien de l’hémisphère ouest» a également souffert de la pandémie mondiale. Mais peut-être moins que d’autres manifestations de la branche. Grâce à la date de la manifestation, tous les deux ans en octobre /novembre, un report de quatre mois et demi a suffi alors que d’autres événements ont dû être annulés au moins une fois.
L’Air Cargo Americas s’est déroulé en 2022 en même temps que le premier Air Cargo Forum (reporté depuis novembre 2020) désormais organisé par la Tiaca tous les deux ans près de Miami, à Miami Beach. Ce qui n’a pas été considéré comme problème. «Nous avons notre fidèle public et nous sommes heureux du nombre important d’exposants et de visiteurs que nous pouvons de nouveau accueillir», a déclaré Chris Mangos à l’ITJ le dernier jour du salon.
Pour le directeur du département de marketing de MIA, la manifestation était également spéciale pour une autre raison: dans 14 mois il fera valoir ses droits à la retraite, au terme de 35 années au service de l’aéroport US. Rappelons qu’aux USA, MIA a le plus grand volume de fret international en étant par exemple le leader du transbordement de fleurs (part de marché de 91%), de fruits et légumes (69%), de poisson et de fruits de mer (60%). Il ne connaît pas de goulets d’étranglement dans le transbordement.
C. Mangos en a déjà vu des vertes et des pas mûres, mais même pour lui ces deux dernières années étaient exceptionnelles. Le Covid-19 a entraîné une nouvelle prise de conscience du rôle du fret aérien dans la supply chain, un fait sur lequel le fret devra s’appuyer, a souligné Jonathan Mellink de Seabury Cargo lors d’un débat sur les tendances du commerce sur le double continent américain.
Les tendances
Un autre débat au cours de la première matinée a porté sur la distribution complexe des vaccins qui a permis à la logistique d’attirer l’intérêt général. Tant les représentants d’aéroports tel que Nathan de Valck de l’aéroport de Bruxelles que de compagnies aériennes tel que Roger Samways d’American Airlines Cargo, ont souligné à quel point la créativité et la coopération des divers maillons de la chaîne du fret sont devenues importantes. Eric J. Wilson, COO d’Amerijet, a déclaré qu’il a même changé d’opinion personnelle à propos du travail à temps partiel alors que Nicolette Louissaint de la Healthcare Distribution Alliance, qui a participé en ligne au débat en tant que seule femme – malgré la journée de la femme – a fait remarquer que la pandémie globale est loin d’être terminée.
L’époque entre les pandémies
Avec les participants au débat sur la durabilité de la supply chain, elle a demandé que l’on tire les leçons qui s’imposent des deux années écoulées afin de mieux préparer les opérations logistiques aux brusques changements. Car: chaque pandémie est suivie d’une autre. Le visiteur européen de la conférence et du salon était d’ailleurs d’autant plus étonné que les masques n’avaient guère de succès.
Côté matériel, Ed de Reyes de Sabrewing (Californie) et Michael Zahra de Drone Delivery (Canada) ont présenté leurs solutions sans équipage pour fret aérien. Ce dernier passant 85% de son temps dans la supply chain sur terre, freiné par des montagnes de documents papier, il faut donc aussi des solutions numériques dont l’efficacité a été démontrée par Amar More de Kale Logistics et Olivier Houri de Smartkargo. Vu les réticences de nombreux acteurs, l’animateur du débat, Emir Pineda de MIA, a demandé à la branche d’accepter le changement.
En traversant les halls du salon, le visiteur a certes constaté un nombre important d’exposants mais les couloirs étaient moins remplis que lors de la dernière édition. L’échange avec des interlocuteurs compétents était heureusement possible et l’espoir d’assister à une pérennisation et intensification des contacts noués existe de nouveau, comme avant la pandémie.