747, un fâcheux hasard!
Avec 800 avions, Airbus a livré en 2018 (2017: 718) six avions de moins que Boeing (2017: 763). Côté commandes et avions all-cargo, l’avionneur US a toutefois largement devancé les Européens. Un chiffre cité par Airbus doit pourtant lui paraître insolite.
De part et d’autre de l’Atlantique, et dans le reste du monde, les avionneurs n’ont pas à craindre de manquer de travail au cours des années à venir. Chez Boeing le nombre de commandes d’avions est toutefois retombé de 912 à 893 en 2018. D’un autre côté, la compagnie nigériane Green Africa Airways a fait part à Boeing de la plus grande promesse d’achat (100 B787 MAX 8) passée jusqu’ici par une compagnie aérienne africaine. C’était suffisant pour dépasser Airbus dont les commandes ont fortement chuté, de 1109 au chiffre mythique (pour Boeing) de 747. À noter que le 9 février, le lendemain de la parution de ce numéro, sera fêté le 50e anniversaire du premier vol du B747.
Boeing creuse son avance
Entre-temps, le règne de la légende des airs B747 touche à sa fin. Le quadriréacteur a d’ailleurs de moins en moins de succès auprès des clients: UPS a pris livraison en 2018 des six seuls B747 neufs et en a commandés 14 de plus. Hormis l’expressiste, un autre acheteur, dont l’identité n’a pas été précisée, a commandé en 2018 quatre Jumbos cargo.
La situation est différente pour les avions-cargos biréacteurs où Boeing a engrangé l’année dernière 45 commandes de B777F (2017: huit) et livré 16 unités (2017: neuf). Le B767-300F a lui connu une renaissance avec 17 livraisons (2017: dix) et 20 (2017: 0) commandes. Airbus n’avait rien à y opposer: ni une seule commande pour son seul modèle all-cargo, l’A330-200F, ni une seule livraison de ce type d’avion.
Dans le domaine des avions-passagers transformés en avions-cargos, Flight Fleets Analyzer a constaté que les besoins augmentent: après 84 en 2016 et 99 en 2017, 110 anciens avions-passagers ont fait croître en 2018 les capacités fret sur le pont principal disponibles sur le marché. 31 unités (2017: 29) étaient des gros porteurs. Là aussi, Boeing était en tête avec 27 B767-300ER, alors qu’il s’est agi de seulement quatre A330 de son concurrent européen. Sur le segment des fuselages étroits, passé de 54 à 60 unités, les modèles Boeing ont dominé avec 35 B737 (dont 24 -400), 22 B757-200 et trois MD-80. C’est SF Express qui avait le plus gros besoin en petits jets (huit B757-200).