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  • Photo: Autorité du canal de Panama

Auteur : Andreas Haug


Artikel Nummer: 52752

Prise de contrôle

Deux ports de Panama repris par un investisseur américain. À peine investi, le président Donald Trump a agité la menace de rendre aux États-Unis la souveraineté sur le canal de Panama, restituée à ce pays le 31 décembre 1999. Un changement de propriétaire dans deux ports pourrait conforter cette ambition.


Le 4 mars, Blackrock a signé un accord pour acquérir 90% de Panama Ports Company, gestionnaire des ports de Balboa côté Pacifique et de Cristóbal côté Atlantique. Cette acquisition met fin au contrôle de l’entreprise hongkongaise CK Hutchison Holdings, critiquée pour ses avantages stratégiques potentiels au profit de la Chine en Amérique centrale.

 

«Un succès en matière de sécurité»

 

Cette transaction donne à Blackrock 80% de parts dans 43 ports répartis dans 23 pays, dont des sites clés au Mexique, aux Pays-Bas, en Égypte et en Australie. Le prix d’achat s’élève à 22,8 milliards d’USD et doit encore être confirmé par le gouvernement panaméen. Hutchison Port Holdings était récemment valorisée à 13 milliards d’USD. La vente représente un gain important pour les propriétaires actuels.

 

Si Washington salue cette reprise comme un succès en matière de sécurité, des incertitudes demeurent. Ryan C. Berg, directeur du programme Amériques au Center for Strategic and International Studies (CSIS), avertit que des équipements chinois existants, tels que les grues ZPMC ou les systèmes de surveillance numérique, pourraient présenter des risques. En 2023, six grues ont été livrées à Balboa, sept à Cristóbal, et on ignore si l’ancien exploitant a transmis des droits d’accès à des entités chinoises.

 

Signification pour l’Amérique Latine

 

Cette opération concerne plus que le Panama. Hutchison exploite six autres ports en Amérique latine, dont des terminaux de conteneurs stratégiques au Mexique et aux Bahamas. Christopher Hernandez-Roy, directeur adjoint du programme Amériques du CSIS, souligne que les ports de Lázaro Cárdenas, Manzanillo et Ensenada sont réputés pour le trafic illégal. Entre 2015 et 2023, les autorités mexicaines y ont saisi 273 millions de doses de fentanyl – un signe clair de la nécessité de renforcer la lutte contre la contrebande.

 

À long terme, cette opération montre que la politique économique américaine en Amérique latine se détourne des investissements chinois. Selon le CSIS, Washington et Panama pourraient saisir cette occasion pour renforcer leur coopération dans les domaines de la cybersécurité, du renseignement et des infrastructures.

 

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