Appel aux femmes
L’Union internationale des transports routiers envisage de s’attaquer activement au problème de pénurie de chauffeurs, avec l’appui des gouvernements, des autorités et des entreprises.
Environ 14 M. de poids lourds sillonnent les routes européennes (y compris en Russie et en Turquie), et tant que les véhicules autonomes n’auront pas prouvé leur faisabilité pratique, ils seront tous conduits par des chauffeurs.
Une pénurie de 40% menace
Le manque de chauffeurs sur le continent pose toutefois un problème. Et cette pénurie ne touche plus uniquement les pays fortement caractérisés par le transport routier, tels que la Pologne ou l’Allemagne, mais toutes les régions européennes.
L’IRU (International Road Transport Union) a transcris en chiffres cette insuffisance qui sévit actuellement en Europe. L’enquête menée entre octobre 2018 et janvier 2019 révèle que 21% des postes de conducteurs de poids lourds sont inoccupés. Et compte tenu de l’augmentation persistante de la demande en conducteurs, l’IRU estime que ce pourcentage pourrait même grimper à 40% d’ici à la fin de l’année 2019.
Boris Blanche, managing director de l’IRU, tire la sonnette d’alarme: «Le secteur des transports doit prendre ce problème à bras-le-corps. Faute de quoi, il faudra faire face à des coûts importants pour les entreprises, les consommateurs et le secteur logistique.»
L’IRU ne s’est d’ailleurs pas contenté de définir les écueils, elle a aussi entrepris de trouver les causes de cette pénurie. La mauvaise image dont jouit le métier serait une des raisons, entre bien d’autres, à l’origine des problèmes de recrutement. 79% des sondés estiment en outre que le manque de femmes expliquerait également la situation tendue sur le plan du personnel. Il est vrai que pas plus de 2% des conducteurs sont des conductrices sur les routes européennes. Les conditions de travail et les longues périodes d’absence sont des facteurs dissuasifs pour la gente féminine.
Réseau de femmes et initiative ECS
L’Union internationale des transports routiers a déclaré cette insuffisance thème prioritaire de l’année en cours. Pour appréhender le potentiel inexploité des femmes, l’IRU lance le réseau Women in Transport dont l’objectif est d’améliorer leurs conditions de travail. L’union professionnelle envisage aussi de collecter régulièrement des données émanant des entreprises pour documenter le développement dans ce secteur d’activité.
Une initiative conjointe de l’IRU et de l’European Shippers Council (ECS) prévoit d’aménager des conditions de travail plus agréables sur les destinations. Un groupe d’experts se penche en outre sur la formation des conducteurs et les réglementations y afférentes. Matthias Maedge, délégué général de l’IRU, conclut: «Nous collaborons avec les autorités, les gouvernements et les partenaires industriels afin de trouver des solutions permettant d’enrayer la crise qui se profile à l’horizon.»