De monde à monde
La logistique, un secteur conservateur dominé par les hommes? Pas nécessairement. Kristy Guo, née en Chine, travaillant depuis longtemps en Australie et à l’aise dans les deux mondes, s’est appuyée sur son expérience de plusieurs décennies dans la logistique acquise dans diverses sociétés pour créer son propre réseau. Lors du congrès mondial de la Fiata, elle s’est entretenue avec Christian Doepgen.
Kristy, comment a débuté ta carrière dans la logistique?
Au terme de ma scolarité, j’ai eu à l’âge de 17 ans mon premier poste dans une société de logistique. Après la documentation, le dédouanement et les opérations, les trois propriétaires de la société m’ont mutée à Hongkong afin que je m’y occupe davantage des activités internationales.
Quelles langues parles-tu?
Le cantonais qui domine à Guandong, Hongkong et Macau ainsi que le mandarin parlé par environ 70% des Chinois. S’y ajoute bien sûr l’anglais comme langue des affaires occidentale. Connaître les mentalités chinoises est peut-être un atout encore plus important.
Le déménagement à Hongkong a-t-il été un tremplin pour le prochain échelon?
Mon premier emploi à Hongkong était dans l’international business development du groupe HLS. L’offre de devenir manager commercial et responsable du département développement, je ne l’ai pas acceptée. J’ai préféré un poste de manager produits chez Toll en Australie.
Il y a eu d’autres postes...?
Chez DB Schenker, j’ai acquis plus tard pendant plus de deux ans de l’expérience dans d’autres secteurs de la logistique. En qualité de «head of trade», j’avais un rôle passionnant et il a été question que je sois promue et mutée à Singapour.
Quelle a été ton impression du secteur?
Dans un environnement fascinant j’ai souvent été la seule manager femme et de plus la plus jeune. C’est ce qui m’a d’ailleurs poussée à suivre ma propre voie et à porter un nouveau réseau sur les fonts baptismaux.
Comment as-tu abouti à ton approche?
L’idée a mûri pendant 15 ans. Après 20 années de travail opérationnel dans le secteur, j’avais l’impression de pouvoir créer autre chose. J’ai toujours considéré avoir le don de rapprocher diverses personnes, même là où la pensée cloisonnée ou la politique d’entreprise sont dominantes. L’idée d’un propre réseau sous forme de plateforme est née au terme d’une étude des concepts existants.
Quelle idée se cache en définitive derrière Signature Global Network (SGN)?
Nous agissons selon trois directives: la qualité des partenaire l’emporte sur la quantité. Le choix des partenaires est strict et ils doivent avoir entre autres la volonté et capacité à être innovants.
Quels sont les critères organisationnels?
Nous choisissons des entreprises selon des critères clairs et limitons leur nombre selon la branche dans chaque région. Là où il y a plus d’échanges, nous désignons cinq partenaires pour une ville. Dans les autres cas, nous nous limitons à trois à cinq partenaires par pays.
Dans quelles régions opérez-vous depuis deux ans?
Nous sommes déjà fortement représentés à notre point de départ le Sud-Est asiatique et nous nous déployons ailleurs. En Europe et aux USA, nous nous serons étendus considérablement après ce congrès mondial de la Fiata. En Afrique, des partenaires opèrent entre autres au Ghana, au Nigeria et en Égypte. En Amérique centrale et du Sud nous couvrons le Mexique, la plupart des pays d’Amérique centrale et le Brésil.
Comment en profitent les membres?
Grâce à un réseau solide avec des chefs d’entreprise fiables et d’autres prestations de service. Exemple: le «SGN Digital Marketing and Creative Service» soutient la gestion des marques. Dans la «Signature Growth Academy» des business coaches donnent un coup de main et l’«Odme - Overseas Development Management Expert Course» s’adresse aux managers de la distribution et du développement souhaitant booster leurs activités avec des partenaires internationaux en outre-mer.
À quelles occasions se retrouvent-ils?
Également lors de nos assemblées générales. Après le Vietnam en 2023, nous nous réunissons du 19 au 21 février 2024 aux Philippines.
Quelle est ta devise?
«In lifting others, we rise.»