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  • Photo: C. Doepgen; Aleksandrs Kosarevs / Vitaly Sova / stock.adobe.com

Auteur : Christian Doepgen


Artikel Nummer: 48017

«L’importance croît»

La logistique de chantier affûte son profil en Suisse, Les projets de construction sont longs avec souvent des processus logistiques compliqués qui se recoupent. Comment exploiter ce potentiel? Quelques pistes données par le conseiller Dr. Peter Acél à C. Doepgen.


Quels problèmes fondamentaux détectez-vous actuellement dans la logistique de chantier?

Le problème fondamental du secteur du bâtiment en Suisse est le fait qu’à eux seuls les processus d’autorisation et de planification génèrent environ 40% des coûts. Les villes n’ayant pas de place pour le transbordement, la logistique a un rôle croissant dans la gestion organisationnelle.


Y a-t-il des solutions pour la logistique, par ex. vu le manque de place des chantiers en ville?

Un modèle à trois étapes a fait ses preuves: il relie une aire d’attente externe, un système de navettes par camions et une aire de déchargement centrale. Si les trafics sont bien cadencés, il est possible de travailler avec des créneaux de 10–20 minutes dans la livraison et l’enlèvement au chantier.

Auriez-vous quelques exemples?

L’éventail va du Postdamer Platz à Berlin à la gare de Stuttgart 21 en passant par la gare centrale de Zurich avec la desserte de la gare pour les déblais, le gravier etc.


Quelles autres options pourrait-on envisager concernant la pénurie d’espaces?

Lors de l’assainissement énergétique, les fenêtres de nombreux bâtiments sont remplacées. Monter et démonter des grues dans les centres, par ex. à Zurich, s’avère de plus en plus compliqué. Il est souvent plus rapide et avantageux de livrer les fenêtres par hélicoptère Il faut moins de temps, il y a moins de nuisances sonores et pas de bouchon. Il suffit d’avoir de bonnes idées... et audacieuses.


Est-ce encore possible à notre époque de la construction adaptée au climat?

Oui, si le concept est bon. Nous avons constaté que les sacs en papier sont 10–20 fois plus vite usés que les sacs en plastique. Nous avons donc recyclés ces derniers selon l’économie circulaire.


Pourquoi de telles idées sont-elles peu appliquées?

Bien souvent, dans beaucoup de planifications, on ignore la logistique comme moyen central d’accroître la productivité. Des directives politiques lourdes (par ex. pas plus d’un chantier sur 12 km d’autoroute, ce qui donne des chantiers longs au lieu de nombreux petits) et des exigences infinies en matière de qualité s’y ajoutent. Et pour finir, nous devons enfin surmonter la numérisation au «niveau des briques».


Qu’entendez-vous par là?

Lors de grands projets, il est rentable d’utiliser des outils de planification/organisation donnant, toutes les 2–5 minutes, un aperçu automatique des systèmes et permettant leur pilotage. Ce fut le cas à Abu Dhabi.


Quelle est la bonne recette?

Les flux de matériaux dans le cadre de projets de construction doivent être soigneusement planifié, y compris l’élimination des déchets. Il faut un concept global pour tous les métiers avec le déroulement et les processus. Raison: la répartition des responsabilités.

La standardisation et des éléments préfabriqués permettent de faire baisser les coûts, bien plus qu’avec un entrepreneur général qui n’est pas toujours le meilleur choix. Un conducteur de travaux pour le gros œuvre, l’aménagement etc. empêche la fragmentation de la planification. Bien utilisée, la logistique peut devenir un facteur de succès pour des projets de construction.


 

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