Manque de soutien
Étude sur la production d’e-kérosène en Europe. D’ici 2030, 1,83 M. de t d’e-kérosène pourraient être produites en Europe. Les législateurs n’offrent pourtant pas d’incitations adéquates, souligne Transport & Environment.
L’e-kérosène, produit par la combinaison d’hydrogène (H2) et de dioxyde de carbone (CO2) verts (c’est-à-dire fabriqué avec de l’énergie provenant de sources renouvelables), pourrait faire baisser sensiblement les émissions du trafic aérien nocives pour le climat. Dans son nouveau pronostic, Transport & Environment (T&E), un think tank européen en matière de questions de politique du transport et de protection du climat, a analysé les capacités de production prévues de 18 fabricants européens d’e-kérosène, dont douze sociétés allemandes.
T&E parvient à la conclusion que d’ici 2025 plus de 0,16 M. de t d’e-kérosène seraient disponibles pour les compagnies aériennes (54% produits en Allemagne). D’ici 2030, la production pourrait être multipliée par neuf, ce qui permettrait de mettre à disposition 1,8 M. de t d’e-kérosène ou 3,65% de la demande en Europe. Les économies de CO2 seraient de 5 M. de t, soit le volume d’hydrocarbures émis lors de 30 000 vols transatlantiques.
«De l’e-kérosène vert doit être le premier choix tant des compagnies aériennes que des décideurs politiques», déclare Silke Bölts, référente politique aérienne du bureau allemand de T&E.
Mais la nouvelle étude montre que les décideurs politiques n’offrent pas suffisamment d’incitations pour encourager la production de kérosène vert. C’est ainsi qu’une série de pays membres de l’UE a du mal à respecter les objectifs de l’initiative «ReFuelEU Aviation» et aurait même essayé d’alléger les réglementations sur l’ajout d’e-kérosène. «Sous le couvert d’organisations de lobbying telles que l’Iata, certaines compagnies aériennes traditionnelles ont prôné une dilution de la proposition de l’UE.»
«Les choses doivent également être claires dans le choix du carburant durable. Au lieu de biocarburants faits de matières premières non renouvelables, l’Union européenne devrait accroître la marge de manœuvre de l’e-kérosène», exige Matteo Mirolo, le collègue de Bölts du bureau bruxellois.