Densité pesante et envolées
Des solutions fret aérien pour des crises aussi denses que jamais. En dépit de la baisse des taux de fret aérien et des risques géopolitiques, il existe encore des opportunités. C’est ce qui a été révélé lors du 7e Air Cargo Day Switzerland organisé par IG Air Cargo à Zurich. La durabilité et la numérisation étaient des sujets clés.
Les chantiers ont également un certain charme et ce leitmotiv de l’animateur du 7e Air Cargo Day Switzerland, Stephan Beerli, était aussi vrai pour de nombreux sujets présentés. Gerry Zurmühle, depuis novembre 2021 président d’IG Air Cargo, a remercié les nombreux participants présents à cette manifestation à l’aéroport de Zurich malgré un «mois de septembre très chargé».
Des machines et des hommes
Matthias Hanke, senior partner de la société conseil Roland Berger chargé du transport et du trafic aérien, estime que la «nouvelle normalité» est encore loin. Certains pays, dont l’Allemagne, n’ont pas connu de crise énergétique aussi dramatique depuis la Seconde guerre mondiale.
Malgré cela, M. Hanke a osé faire le pronostic suivant (sous réserve d’une déescalade politique): les taux de fret en trafic aérien et maritime pourraient se monter à respectivement 120% et 140% du niveau de 2019. Les volumes de fret aérien à l’échelle globale devraient en outre augmenter de 4–6% d’ici 2025.
L’envolée de l’e-commerce se poursuivra avec environ +9% par an. Le trafic aérien en transportera une part de 15–25%. Côté chargeurs, M. Hanke pense que la tendance des livraisons juste à temps vers l’entreposage et des solutions de récupération ainsi que celle de l’offshoring vers le nearshoring se maintiendront.
Outre la décarbonation, la numérisation constitue un des grands défis actuels. Tobias Riege, directeur gérant et copropriétaire de Riege Software, a plaidé pour le principe de la «digilité», l’interaction entre les hommes et les systèmes. Au cœur de toutes les activités figure l’échange de données dans lequel l’homme doit également avoir sa place. «Bureau sans cratie» est la devise de la société de taille moyenne ayant six sites internationaux en plus du quartier général à Düsseldorf.
Philipp Good de Synhelion a donné une idée de l’avenir: son entreprise produit du kérosène à base de soleil. Lydia Naef, responsable du secteur immobilier, a expliqué comment la situation énergétique sur l’aéroport de Zurich pourrait évoluer. Un état des lieux (critique) du Brexit a été réalisé par Henriette Engbersen, ancienne correspondante de SRF.
Les perspectives d’un avenir vert de Swiss ont été évoquées par Dieter Vranckx, CEO, lors d’un entretien avec S. Beerli. Après «l’année de la survie 2020», Swiss mise sur une stratégie en trois volets. Hormis l’extension de la flotte par des unités à moindres émissions, du sustainable aviation fuel (SAF) sera utilisé et – entre autres avec Google Tools – des processus opérationnels seront optimisés de façon constante. Selon D. Vranckx, la compagnie aérienne a la bonne taille après la restructuration ainsi que le prouve le bénéfice engrangé au S1/2022.
Cette manifestation a montré une fois de plus que le trafic de fret aérien n’est pas à court d’idées.