News

  • La croissance de la branche va revenir, dit Rico Back.

Auteur : Christian Doepgen


Artikel Nummer: 46855

«Être bon sur les bons marchés»

La Grande-Bretagne montre l’exemple, là où Rico Back a été responsable, après une longue période de mise sur pied de GLS, de 2016 à 2020 de Royal Mail et de ses filiales. Malgré une phase de faiblesse de ces dernières, le défenseur très actif du CEC voit de bonnes chances et se dit optimiste concernant l’avenir. Il a expliqué à C. Doepgen les trois éléments clés de la branche: prix, sécurité et qualité.


 

Dans de nombreux secteurs de la logistique, il est question d’«année charnière 2023». Est-ce aussi vrai pour le CEC?

Jusqu’en 2020, les services colis n’ont cessé de croître, de 3 à 5% par an. Le boom de la période de la pandémie est suivi d’un recul sensible en raison des risques géopolitiques, de l’explosion du coût de l’énergie et de la retenue des consommateurs. Oui, c’est une année charnière car la lutte pour les volumes est de retour alors que des augmentations tarifaires comme en 2022 ne sont plus possibles.

 

 

Est-ce la cause d’une nouvelle vague de consolidations?

En cette époque de taux d’intérêt élevés, l’argent n’est pas facile à obtenir pour le private equity. Il y aura bien moins de megadeals, mais des acquisitions stratégiques au sein de la branche concernant des sociétés raisonnablement évaluables sont envisageables. Le rendement sera décisif et les négociations durent. Les prix d’achat sont de retour au niveau normal.

 


Comment se présente le marché?

La Grande-Bretagne peut servir d’exemple. Pour la première fois depuis 2013 la croissance est retombée à 1% et les ventes en ligne ont baissé de 7%. Amazon a enregistré le plus mauvais résultat de son histoire au Royaume-Uni (+5,2%). Royal Mail a fait part d’une chute du chiffre d’affaires de 19% et d’une baisse de 5% de sa part de marché en raison de la qualité insuffisante. UK Mail, c’est-à-dire DHL Parcel UK, réalise en revanche une croissance de 17%. Les volumes sont actuellement rapidement perdus si la qualité et la fiabilité ne sont pas au rendez-vous. Pour avoir du succès, il s’agit de répondre à des exigences élevées côté optimisation et transparence. Il faut simplement être bon sur les bons marchés. Les pronostics sont difficiles mais à long terme je suis convaincu qu’il y aura une évolution positive durable. J’estime qu’un taux de croissance de 3 à 5% par an est réaliste.

 


Les évolutions actuelles pourraient-elles entraîner des changements structurels de la branche CEC fragmentée?

Cela dépend du marché. Partout où les barrières douanières ont été supprimées, la tendance au nearshoring a un effet positif car les supply chains globales sont sujettes aux perturbations. Les volumes en trafic international augmentent en Europe nettement plus rapidement que les volumes dans les systèmes nationaux. Chaque grand prestataire de services CEC a besoin d’un accès à l’échelle européenne pour compenser la pression concurrentielle nationale par les exportations nettement plus rentables. Le nearshoring est un des moteurs. Les systèmes nationaux ne peuvent, lorsque les volumes augmentent plus lentement, compenser comme en 2022 la hausse des coûts par plusieurs augmentations tarifaires. Le remplissage sera déterminant. L’heure des grands revient, mais aussi celle des coopérations internationales.

 


Dans le contexte actuel, seriez-vous prêt à créer votre propre service CEC?

Je me trouve en plein centre, continue de m’engager dans des services CEC et essaie d’adapter les sociétés aux tendances globales et locales. Les sujets essentiels restent le prix, la sécurité et la qualité. Le respect de la promesse de livraison est en outre vital. Dans l’automatisation et la numérisation, les normes sévères d’une horloge suisse sont indispensables. Le CEC a bien surmonté la pandémie mais dans le changement il doit se focaliser sur de bonnes prestations. Mon activité dans la branche pour la société d’investissement et de conseil SKR est une des plus belles tâches que je puisse imaginer.

 

Nouvelles connexes