En avant toute!
La navigation fluviale allemande se fait enfin entendre par la politique. Le ministère des Transport a élaboré un schéma directeur qui devrait remettre à flot un mode de transport longtemps négligé.
En 2018, la navigation fluviale allemande a souffert de basses eaux et d’un recul des volumes de fret. Un petit encouragement est donc le bienvenu. Le ministère allemand des Transports a présenté récemment un nouveau schéma directeur pour la navigation fluviale. Il devra servir de base pour rendre ce mode de transport longtemps négligé de nouveau plus efficace à l’avenir. «Les unités fluviales d’une capacité de 3000 t sont capables de remplacer 150 camions. Nous devons exploiter cet énorme potentiel», souligne Andreas Scheuer, ministre des Transports.
Focalisation sur la région de la Ruhr
Un autre point plaidant pour la navigation fluviale est le fait qu’elle possède encore des réserves de capacité. Le schéma directeur comprend différentes mesures à court et moyen terme dans cinq domaines. En fait partie l’infrastructure, souvent obsolète. C’est ainsi que 20% des écluses ont été construites avant 1900. Dans le cadre du schéma directeur des transports allemands 2030, qui permettra à l’Allemagne de renouveler ses infrastructures, 24,5 milliards d’EUR sont prévus pour les voies navigables. Les choses avancent pourtant lentement jusqu’ici. Cela est dû au manque de ressources pour la planification. C’est là que le schéma directeur veut attaquer en premier et faire progresser les planifications. Les projets dans la région de la Ruhr seront prioritaires puisque c’est là que se déroule la plus grande partie de la navigation fluviale allemande.
Nouveaux moteurs et courant à terre
Bien que la navigation fluviale soit souvent considérée comme porteur d’espoir pour le transport de marchandises respectueux de l’environnement, elle a un besoin de rattrapage. Les flottes sont vieilles et leur équipement en moteurs plus modernes est hésitant. Le ministère va donc débloquer des fonds pour accélérer la modernisation. S’y ajoutent des investissements dans des installations électriques terrestres et la suppression, déjà décidée, des péages (à l’exception de la Moselle et du canal de Kiel). La numérisation est aussi un point important de ce schéma directeur de 32 pages. Des cartes électroniques des voies navigables et des réservations d’écluses en ligne sont des mesures à moyen terme. À court terme, l’État veut encourager des initiatives existantes pour la connexion des unités fluviales.
Ces mesures ne sont pourtant pas vraiment utiles si le volume de transport fait défaut. Le schéma directeur cite ainsi en particulier les transports de colis lourds comme potentiel. Actuellement, la plupart des cargaisons lourdes sont transportées en trafic routier. En coopération avec d’autres acteurs logistiques, l’objectif consiste à intégrer très tôt le trafic fluvial dans la planification de tels transports. Pour finir, le ministère s’occupera aussi de la relève de la communauté décroissante des bateliers. Il cherchera là aussi la collaboration avec d’autres métiers du secteur logistique.