De Dubaï à Constanta
Unité de pilotage de plateformes pétrolières offshore: plusieurs transbordements jusqu’à la destination.
La pénurie de capacités de transport maritime ne touche pas seulement les chargeurs et transitaires. Le secteur logistique projets et breakbulk de Gebrüder Weiss, dirigé par Franco Ravazzolo, a trouvé un navire et une route pour un colis de Dubaï vers la mer Noire.
La logistique projets ne connaît pas de standards. Il faut en particulier des solutions sortant de l’ordinaire lorsque la capacité en transport maritime est très rare pour des marchandises hors normes et que les routes de nombreux armateurs ne respectent pas forcément les horaires, mais suivent les meilleurs taux de fret.
Peu de cale pour du fret lourd
C’est exactement le problème auquel a été confronté récemment le département colis lourds et projets de Gebrüder Weiss lors d’un contrat portant sur le transport d’une unité de pilotage de la Dubaï Free Zone vers Constanta. Elle devait y être installée sur une plateforme pétrolière offshore. Franco Ravazzolo, head of project logistics & break bulk, était conscient du problème majeur: «Actuellement, il est difficile de faire transporter du breakbulk vers l’ouest ou de trouver des départs ro-ro du golfe Arabo-Persique vers l’Europe. Les navires opérant depuis l’Europe ne font plus demi-tour mais poursuivent le plus souvent leur voyage vers l’Inde, puis vers la Chine où ils pourront bénéficier de taux de fret plus élevés.» Il s’agissait donc de se montrer futé.
Les dimensions du fret n’ont pas arrangé les choses: 22,60 m de long, 6,70 m de large et 5,20 m de haut, sans parler du poids total tout à fait notable de 52 t.
Un troisième transbordement
La meilleure solution a finalement été de transborder l’unité comme fret breakbulk sur un porte-conteneurs. Le colis lourd a été embarqué sur le porte-conteneurs Teno de l’armement Hapag-Lloyd qui a certes une capacité de 8000 TEU, mais pas de grue de bord. Les opérations de transbordement ont donc été réalisées avec les portiques disponibles dans les terminaux.
Il y a d’ailleurs eu davantage de terminaux impliqués que prévus dans un premier temps. F. Ravazzolo: «Le projet est en effet devenu plus compliqué car il n’existe pas de liaison maritime directe de Jebel Ali vers la mer Noire. Nous avons donc été obligés d’organiser un transbordement à Istanbul.»
Ce projet complexe a lui aussi prouvé, une fois de plus, que les préparatifs sont décisifs. Au terme d’une planification de deux mois, le transport s’est déroulé sans accrocs. Tout le transport a été réalisé en moins de cinq semaines (transbordement compris).
C’est bien sûr uniquement possible si les partenaires sur place jouent leur rôle. F. Ravazzolo s’est déclaré satisfait, entre autres, des services de Wilhelmsen Ship Services à Dubaï. Le choix du navire, la route originale et la coopération entre les sociétés partenaires ont finalement mené au succès.