Quatre bonnes raisons

Les ferries de Sea Lines au lieu de transports terrestres. En 2011, la compagnie turque Sea Lines a introduit un service ropax Turquie–Ukraine. Joe Lindblom, CEO, décrit comment le trafic ferry en mer Noire s’est développé et pour quelles raisons la société a de grandes perspectives d’avenir.

Quelles sont les principales étapes de l’histoire de Sea Lines?

 

Depuis sa création, Sea Lines, qui s’est établi en tant que prestataire leader de services ropax via la mer Noire, a amélioré les routes marchandes entre la Turquie, l’Ukraine et la CEI. En 2011 a débuté notre service ropax régulier de Haydarpaşa (Istanbul) vers Tchornomorsk dans la région d’Odessa. Il a ouvert ainsi un corridor important pour les chargements routiers vers la région CEI.

En 2014, nous avons conquis une part de marché de 40% en devenant un prestataire leader de transports de marchandises de la Turquie vers les pays de la CEI. Réagissant aux tendances de la branche, Sea Lines a transféré en 2018 l’exploitation vers Karasu dans la région de Sakarya (nord de la Turquie) pour devenir le premier prestataire dans ce port en plein essor.

 

 

Quelles sont ces tendances?

 

Nous suivons la tendance européenne: assurer des opérations ro-ro hors des centres-villes afin d’accroître l’efficacité de la logistique et de mieux répondre aux exigences croissantes du commerce international. Nous sommes en outre conscients du potentiel stratégique de Karasu.

 

 

Pourriez-vous décrire ce potentiel?

 

Afin d’améliorer la connectivité vers la mer Noire, Sea Lines a conclu en 2024 un accord avec DP World, le troisième exploitant portuaire du monde. Ce qui nous permet d’opérer à partir de son nouveau terminal ro-ro à Constanta.

Cette coopération constitue un engagement considérable puisque Sea Lines investit des millions dans la route Constanta–Karasu en s’appuyant sur deux ferries spéciaux pour le trafic passagers et fret quotidien. La première unité, l’ancienne URD de Stena, a effectué son voyage inaugural en juillet et inauguré ainsi un corridor marchand sans faille entre la Turquie et l’Europe centrale.

 

 

Que devient l’autre extrémité originale de la ligne en Ukraine?

 

Compte tenu de la situation turbulente en Ukraine, nous avons décidé de transférer notre exploitation vers la Roumanie. Cela nous permet de maintenir un service stable et fiable en garantissant à nos anciens et nouveaux clients une certaine continuité malgré les défis régionaux. Nous demeurons ouverts en ce qui concerne un retour en Ukraine dès que la situation se sera stabilisée.

Notre engagement, relier la Turquie à la CEI, est aussi fort qu’avant. Actuellement, nous nous focalisons sur le renforcement du corridor Constanta–Karasu avec pour objectif d’offrir des départs quotidiens dans les deux directions et de répondre aux besoins croissants du commerce et de la logistique dans la région de la mer Noire.

 

 

Quels sont vos concurrents?

 

Notre principal concurrent est le transport routier qui achemine des marchandises à travers la Bulgarie et d’autres pays de transit vers l’Europe centrale. Notre service ro-ro offre pourtant plusieurs avantages de taille par rapport à la route.

 

 

Lesquels?

 

Primo, un taux de fiabilité très élevé. Les transports routiers sont parfois confrontés à des retards dus aux frontières, à l’état des routes et à des transit times variables alors que nos trafics ro-ro opèrent selon des horaires fixes et offrent des départs et arrivées ponctuels. Cela fournit à nos clients davantage de sécurité en matière de planification.

Côté efficacité des coûts, le trafic ro-ro fait baisser les coûts de carburant et l’usure des véhicules due aux voyages de longue distance. Celui qui transporte des marchandises sur des distances longues vers l’Europe centrale, bénéficie de coûts de transport plus bas en choisissant l’option ro-ro.

Les avantages environnementaux sont également considérables. Par rapport au transport par poids lourds, le transport ro-ro réduit de façon notable les émissions de CO2 et offre une solution logistique soutenant les objectifs de durabilité.

Et pour finir le trafic ro-ro offre aux envois une très haute sécurité. Le transport routier est soumis à des risques tels que le vol, les dommages et les accidents. Avec nos navires, les marchandises arrivent sans dommages et ponctuellement à destination.

 

 

Quelles sont les principales marchandises transportées?

 

Notre offre facilite le transport d’une vaste gamme de marchandises due aux liaisons économiques entre la Turquie et l’Europe centrale. Les exportations turques sont souvent des textiles et des vêtements, des pièces d’automobiles, de l’électronique et des machines industrielles.

Dans l’autre direction, la Turquie est approvisionnée en biens vitaux, par ex. des produits chimiques pour l’industrie, des produits agricoles, des biens de consommation de haute valeur et des matériaux de construction.

 

 

Comment évoluent les volumes?

 

Au fil du temps nous avons connu une croissance équilibrée et constante, ce qui montre la fiabilité et la valeur que notre service apporte au marché et reflète tant la confiance des clients que l’efficacité de nos opérations ro-ro afin de répondre aux besoins des échanges commerciaux entre la Turquie et l’Europe centrale.

 

 

Quelle est l’influence de la guerre en Ukraine?

 

Elle a entraîné une forte hausse de la demande de la part de nos clients ukrainiens dépendant de plus en plus de routes commerciales stables et offrant une véritable alternative. Nous sommes heureux de pouvoir les soutenir par le biais de services ro-ro fiables leur permettant en ces temps difficiles de maintenir des liaisons importantes avec l’Europe centrale et au-delà.