Booster le rail au Brésil
Un programme d’investissement ferroviaire pour sociétés privées avec 76 projets.
L’initiative «Pro Trilhos» lancée en septembre 2021 au Brésil doit marquer le début d’une nouvelle ère pour le réseau ferroviaire du pays. Jusqu’à ce jour des investisseurs privés ont déjà soumis 76 projets dont 21 ont été approuvés et sont dans les starting-blocks.
Plus de 60% du fret au Brésil sont encore acheminés par la route. C’est en particulier le secteur agricole, essentiel pour les exportations brésiliennes, qui mise bien souvent sur le chemin de fer. Le pays profite, entre autres en qualité de premier exportateur mondial de soja, d’une demande élevée constante en provenance de la Chine.
Une infrastructure qui fonctionne est d’autant plus importante... mais c’est loin d’être le cas. Pas question d’une harmonisation de l’écartement de voie puisqu’on trouve aujourd’hui 600 mm, 760 mm, 1000 mm, 1435 mm et 1600 mm. Résultat: le transport ferroviaire n’est pas efficace. La douzième économie mondiale pourrait désormais, par le biais de ses projets «Pro Trilhos» (pour le rail), non seulement moderniser le réseau brésilien existant mais aussi pratiquement le multiplier par deux.
Appel aux investisseurs privés
Pro Trilhos devrait permettre aux investisseurs privés de présenter au gouvernement fédéral des projets relatifs à de nouvelles lignes ferroviaires, à des embranchements, des gares et des terminaux. Après l’approbation des projets, ils pourront construire eux-mêmes les installations et les exploiter en qualité de concessionnaires. Tant des projets «greenfield» que «brownfield» sont désormais possibles dans un secteur traditionnellement dominé par l’État.
Depuis septembre dernier, c’est-à-dire depuis le lancement de Pro Trilhos, le ministère a enregistré 49 demandes émanant du secteur privé et portant sur la construction d’infrastructures ferroviaires. Les projets concernent 12’900 km de voies ferrées dans 14 États fédéraux et impliquent des investissements de 166 milliards de BRL (32,5 milliards d’USD).
Selon les déclarations du ministère brésilien des Infrastructures, le programme fédéral brésilien a débuté en 2022 par 21 contrats signés pour la construction et l’exploitation de lignes. En signant, les sociétés s’engagent à investir au cours d’une première étape environ 50 milliards de BRL (quelque 10 milliards d’USD) afin d’agrandir le réseau ferroviaire brésilien d’approximativement 3500 km dans un premier temps.
Les projets concernent jusqu’ici les États de São Paulo, Mato Grosso do Sul, Paraná, Maranhão, Minas Gerais, Espírito Santo, Piauí et Pernambuco. Les contrats sur la réalisation des travaux ont été signés par les sociétés Bracell, Ferroeste, Grão Pará, Macro Desenvolvimento, Petrocity et Planalto Piauí Participações.
Outre une baisse des coûts de transport et des émissions de CO2, les autorités attendent de ce programme jusqu’à 2 M. de nouveaux emplois directs et indirects.