E comme feu de Saint-Elme
Le nombre d’avaries baisse, mais les causes sont plus diverses. Les perte des navires diminuent, aussi aux points chauds Sud de la Chine, Indochine et Indonésie. Mais le changement de type de fret comporte plus de risques. Les véhicules électriques sont potentiellement plus à même de provoquer un incendie.
C’est un niveau historiquement bas qui, pour une fois, a tout pour réjouir la navigation maritime. En 2022, le nombre de pertes de grands navires a continué de baisser, révèle la «Safety and Shipping Review 2023» publiée récemment par la compagnie d’assurance Allianz (AGCS). Selon Justus Heinrich, responsable des assurances maritimes de l’AGCS en Europe centrale et de l’Est, 2022 a été marqué par un «niveau plancher» des pertes de navires, le plus bas depuis douze ans.
Ce développement n’est pourtant pas dû au hasard, explique J. Heinrich: «Il reflète l’effet positif de programmes de sécurité, de formations accrues, d’un meilleur design des navires et de réglementations plus sévères.» 38 pertes totales de navires de plus de 100 trb ont été annoncées à l’échelle mondiale l’année dernière contre 59 en 2021. L’évolution est aussi encourageante que constante puisqu’en 2013 il s’est agi de 109 pertes totales. La baisse est donc de 65% en dix ans. Il y a 30 ans, plus de 200 unités étaient perdues chaque année .
Nouveaux risques et scénarios
Les risques d’incendie augmentent en revanche, tant en mer qu’à terre. La tendance à la durabilité entraîne une hausse du nombre de véhicules électriques transportés, de biens comportant des batteries ainsi que d’accumulateurs lithium-ion (potentiellement inflammables). Selon les pronostics, ce marché va croître d’environ 30% au cours des dix prochaines années. Il s’y ajoute qu’un quart des incendies à bord de porte-conteneurs sont encore dus à des marchandises dangereuses mal déclarées.
J. Heinrich recommandes des mesures préventives et des plans d’urgence: «En font partie par exemple une formation adéquate des équipages, l’accès à des équipements adaptés de lutte contre les incendies ou l’amélioration des systèmes d’alerte précoce.» Il est douteux que les «navires spéciaux pour le transport de tel fret» qu’il demande aient une chance dans l’environnement actuel du marché.