L’essor passe par le rail

Le trafic combiné peut-il égaler les avantages du transport routier pour les clients? Bien plus que cela, estime Tufan Khalaji. Directeur du trafic intermodal chez Nunner Logistics, entre autres vers la Chine et l’Asie centrale, il a gagné ses galons chez Interrail et Rail Cargo Group. Celui qui est aussi directeur de Nunner en Suisse s’est entretenu récemment avec Christian Doepgen à Bâle.

 

 

M. Khalaji, comment êtes-vous devenu directeur intermodal du groupe Nunner?

Dix ans chez Interrail, entre autres en qualité de responsable des trafics avec la Chine, ont été suivis d’étapes chez Hellmann et Rail Cargo Group. Depuis avril 2019, je suis d’ailleurs également directeur de Nunner en Suisse.

 

 

Le groupe Nunner Logistics vient de modifier la répartition du capital.

C’est vrai. Nos racines sont en Autriche, mais depuis l’an 2000 nous faisons partie de Logwin. En 2019, Erwin Cootjans, notre CEO et propriétaire actuel, a repris Nunner et transféré le siège social à Helmond aux Pays-Bas. Depuis l’été 2019, ING Corporate Investments est actionnaire minoritaire avec 25% des parts.

 

 

Quels sont les chiffres-clés?

En 2019, nous avions 550 salariés permanents et 500 intérimaires, surtout des chauffeurs. Nous avons réalisé un C.A. d’env. 200 M. d’EUR. Les trafics eurasiatiques sont notre point fort avec 28 bases dans la région EMEA et cinq en Chine.

 

 

Comment opérez-vous en Suisse?

Nous travaillons avec des partenaires. Le marché suisse proprement dit est très intéressant pour Nunner Logistics, pas seulement en raison des quelque 3600 camions qui ont circulé en 2019 surtout en trafic de groupage pour des clients des secteurs high-tech, électronique, logistique pour bicyclettes et biens de consommation. Côté exportation, environ 3100 camions ont circulé en 2019 essentiellement pour nos clients des secteurs chimie et pharmaceutique. Hors trafics intermodaux et ferroviaires. Nous voyons un gros potentiel dans ces domaines.

 

 

Quelle est votre approche intermodale?

Nous avons le terminal Wolfurt à l’œil, entre autres, pour y regrouper du fret de l’est de la Suisse, du Vorarlberg et du sud de l’Allemagne à destination de Poznan où se trouve notre hub pour les trafics avec la CEI. En octobre 2020, nous commencerons par deux rotations hebdomadaires.

 

 

Y a-t-il d’autres trafics ferroviaires préparés par Nunner?

Oui. En mai, nous lançons une liaison intermodale Amsterdam–Duisbourg. Il s’agira de deux rotations par semaine avec notre partenaire Samskip afin de grouper des volumes de la Grande-Bretagne, de la Scandinavie et du Benelux pour les acheminer par ex. en Suisse via Neuss.

 

 

Avez-vous des projets en Turquie?

Nunner est un spécialiste traditionnel de la Turquie. Via Trieste et Melzo, nous prévoyons une liaison ferroviaire directe  Turquie–Suisse qui se déclinera en conteneurs FEU d’une capacité de 33 palettes.

 

 

Nunner va-t-elle grandir en Suisse?

Nous sommes très satisfaits du modèle actuel, mais visons à moyen terme, afin de compléter notre réseau, notre propre entrepôt à Bâle. Nunner Logistics dispose dans le monde entier d’une surface d’entreposage d’env. 400 000 m2.