«Exigeante et souple»
Dans la répartition modale, le trafic ferroviaire de marchandises n’a pas marqué des points partout en 2020. L’image est différente pour la société Salzburger Eisenbahn Transport Logistik SETG qui célèbre en 2021 son 20e anniversaire. Gunther Pitterka, fondateur et CEO, s’est fixé des objectifs ambitieux en matière de fret, de clients et de technique ainsi qu’il l’a expliqué à Christian Doepgen.
Quelle a été en 2020 la marche des affaires chez SETG, également côté chiffre d’affaires et volume transporté?
Au terme d’un recul passager de l’ordre d’environ 12% au cours des mois d’avril à juillet, nous avons de nouveau enregistré des hausses notables. Cela nous permet de clôturer l’exercice 2020 sur un résultat comparable à celui de 2019, soit environ 4 M. de t de marchandises transportées. Il s’agit de quelque 40% de produits forestiers (bois rond, bois de sciage, copeaux), 30% de trafics conteneurs, 10% de trains «slurry» et 20% d’autres marchandises. En 2020, les volumes transportés ont enregistré une légère hausse à un chiffre.
Qu’en est-il du matériel roulant?
Actuellement, nous exploitons 56 locomotives: des locomotives électriques des séries 193 et 187 (bicourant) ainsi que des locomotives diesel des séries ER20, G1700, V100 Ost/West et V60West. Comparé à 2019, nous avons exploité en 2020 une locomotive électrique et trois locomotives diesel (V100) de plus. 600 wagons pour conteneurs et pour bois rond font aussi partie du parc roulant.
Comment évoluent les différents secteurs (conteneurs, acier, bois etc.)?
Entre avril et juin, les trafics de conteneurs ont connu de légères baisses, mais en matière de volume ils ont remonté la pente. Le bois, l’engrais et les boues (slurry) ont enregistré un volume stable.
Le nombre de trains-blocs a-t-il varié?
Il a légèrement augmenté pour atteindre environ 6000 voyages par trains complets en 2020.
Les concepts du trafic par wagons isolés et par groupes de marchandises (chez SETG International Goods Logistic-Express-Link) sont compliqués. Quelle est votre expérience?
La demande sur nos routes (Freilassing–Hallein–Ljubljana–Koper) est très élevée. L’organisation est exigeante et marquée par la souplesse. Le détour dû à la fermeture du tunnel Karawanken constitue en outre un défi en matière d’organisation et de rentabilité.
Vous offrez, en amont des services logistiques, aussi des conseils et des études de rentabilité. Comment se porte la demande dans ce domaine?
Nous proposons cette prestation de service surtout en vue de la création ou de l’extension d’entreprises embranchées fer. Ce n’est pas une demande régulière, mais au fil des années nous avons pu «conseiller» des installations optimisées à nos clients et sommes souvent aussi impliqués dans la desserte.
Concernant les effectifs, y a-t-il des goulets d’étranglement, par ex. pour certains métiers?
Nous avons réagi à la pénurie flagrante de personnel qualifié, surtout de conducteurs de locomotives, en créant l’académie ferroviaire SETG à Salzbourg. Nous y formons dans deux classes des conducteurs pour l’Autriche et pour l’Allemagne. Nous répondons ainsi à la pénurie croissante de conducteurs et améliorons en même temps le niveau de la formation. Celle-ci est complétée par une «voie pratique» devant le bureau où les étudiants de l’académie font leurs premiers pas en matière de triage.
Fondateur de SETG, vous célébrez en 2021 le 20e anniversaire de l’entreprise. Quels vos projets d’avenir pour SETG?
Ces prochaines années nous allons investir davantage dans le matériel roulant et créer aussi notre propre atelier d’entretien et de maintenance. Bientôt tous les quatre niveaux des ECM seront offerts en interne. Des licences/responsables sécurité sont aussi prévus dans d’autres pays. Notre académie ferroviaire sera agrandie. Des locaux plus vastes permettront en effet de proposer à l’avenir des formations pour tiers et pour d’autres métiers du secteur ferroviaire.
Quels sont vos objectifs et valeurs?
J’essaie d’appliquer des valeurs telles que le respect et l’estime, d’encourager la créativité des collaborateurs, d’investir le succès de la société dans des projets «Help2Develop». La reconnaissance, c’est mon «bonheur national brut» personnel. Mes objectifs: fan de voyage, avoir visité tous les pays du monde (j’en suis à 179) et développer encore davantage la SETG, un groupe privé de taille moyenne bien structuré, en investissant dans le matériel, des ateliers et des extensions de logiciels.
