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  • Estimation positive du secteur à Genève.

Auteur : Christian Doepgen


Artikel Nummer: 29697

Niveau record défensif

Alors qu’en 2018 la navigation maritime globale a connu un fléchissement de la croissance, la Cnuced est optimiste jusqu’à l’horizon 2024. Les conditions-cadres politiques ne s’améliorent pourtant pas et la mutation de la branche gagne en vitesse.


 

La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), Genève, a publié l’édition 2019 de son rapport annuel sur la navigation maritime (Review on Maritime Transport), sur le développement du transport maritime, de la flotte marchande globale, des tarifs et des marchés, des ports et des conditions-cadre juridiques et réglementaires.

 

 

Un ralentissement en 2019

L’analyse faite dans le cadre de ce rapport parvient également à la conclusion que la navigation maritime mondiale a perdu de son dynamisme en 2018. Les volumes ont augmenté de 2,7%, mais n’ont pas atteint les valeurs moyennes historiques de 3% de la dernière décennie ou les 4,1% de 2017. Selon les estimations, le volume global de 11 milliards de t constitue toutefois un nouveau record. L’organisation genevoise s’attend pour 2019 à une légère baisse à un taux de croissance de 2,6%, mais à long terme à un taux de croissance annuel moyen de 3,4% jusqu’en 2024.

 

Fait peu étonnant, ce rapport dénonce, comme bien d’autres, l’insécurité régnant actuellement: «Mis à part les différends commerciaux et géopolitiques ainsi que les sanctions, les exigences environnementales, les économies de carburant et les tensions croissantes dans le détroit d’Hormuz – un goulet d’étranglement stratégique dans la navigation – ont fait les grands titres.» Le rapport critique en outre la trop forte dépendance du commerce mondial vis-à-vis du lieu de production Chine qui a réalisé ces dix dernières années presque la moitié de la croissance mondiale du commerce maritime. En 2018, les importations en provenance de la Chine ont été estimées à environ un quart du commerce maritime mondial. L’évolution économique en Chine joue un rôle clé dans le commerce maritime mondial. À Genève, on s’est toutefois montré inquiet à propos du plus récent agenda de réformes de la Chine qui encourage un transfert de la croissance liée aux investissements et du secteur de la transformation vers la consommation et les prestations de service.

 

 

Tendances d’une nouvelle normalité

La Cnuced déduit des conditions actuelles qu’il faut considérer l’insécurité non pas comme événement éphémère mais comme nouvelle normalité dans le secteur de la navigation. Une plus faible croissance de l’économie mondiale et du commerce mondial entraîne quelques tendances qui ne sont pas toutes nouvelles. Il est peu surprenant que les flux de marchandises et donc les chaînes d’approvisionnement se régionalisent et que la technologie joue un rôle plus important, tout comme la durabilité écologique. Les chamboulements constatés par le passé vont en outre se renforcer. Les carriers cherchent de plus en plus des perspectives de croissance hors de leurs services classiques entre autres dans la logistique terrestre et fluviale offrant un potentiel de C.A. La Cnuced accueille favorablement les «efforts des compagnies maritimes pour devenir des intégrateurs fret», tout comme la tendance de quelques grandes lignes de trafic conteneurs d’acquérir des lignes régionales. C’est considéré comme «indice des efforts de changement de la branche afin de s’adapter aux nouvelles conditions.» Sera-ce suffisant?   

 

 

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