Non au deal
Conteneurs: MCI ne devient pas CIMC. En octobre, la naissance d’un nouvel oligopole dans la fabrication de conteneurs semblait encore inévitable, mais le projet est tombé à l’eau à cause de la grande politique.
Le 27 septembre 2021, Maersk a fait ses adieux à sa filiale Maersk Container Industry (MCI) fondée en 1991 et à sa succursale à Qingdao. Dans la stratégie danoise de services de transport de conteneurs et services de logistique, il n’y avait plus de place pour ce genre de diversification.
Les contrats de vente avec China International Marine Containers Group (CIMC), le plus grand producteur de conteneurs en acier pour la navigation maritime, étaient signés (cf. ITJ 41-42 / 2021, page 11). Mais en août l’administration US de la concurrence a interdit la transaction prévue.
Les Chinois étaient prêts à débourser 987 M. d’USD pour compléter leur portefeuille. CIMC, fondée en 1980 et dont le siège est à Shenzhen, est liée à Cosco et à la société de logistique CMHI. Elle souhaitait boucler la transaction en 2022 avec toutes les autorisations administratives.
MCI devait être intégrée en matière opérationnelle dans la filiale du groupe chinois Taicang CIMC Reefer Logistics Equipment (TCRC), créée en 1995. Y compris la société de conteneurs reefer de Qingdao ainsi que les précieuses installations de recherche, de développement et de contrôle à Tinglev au Danemark.
TCRC serait devenu le plus grand producteur mondial de conteneurs également dans le secteur reefer. Un fait que les autorités anti-cartel US n’apprécient guère.
Gros risques de concentration du marché
Le ministère US de la Justice (DOJ) a déclaré dans sa prise de décision que la «transaction prévue aurait fusionner deux des quatre plus grands prestataires de conteneurs et de conteneurs reefer et aurait placé plus de 90% du marché entre les mains de sociétés d’État ou contrôlées par l’État chinois.»
Le revirement politique aux USA a probablement contribué à ces réflexions.
«Les consommateurs américains sont dépendants de chaînes de livraison globales pour de nombreux biens de consommation quotidiens», précise dans une déclarations Jonathan Kaner, producteur général adjoint et responsable du département des cartels. Il craint le risque de «prix plus élevés, de moindre qualité et de baisse de la résistance des chaînes d’approvisionnement globales». L’office fédéral allemand des cartels a coopéré avec le DOJ dans le cadre de l’enquête.
La position dominante sur le marché a aussi donné lieu à d’autres critiques. Sur le marché des conteneurs maritimes, les risques d’ententes «augmentent considérablement parmi les prestataires restants étant donné que la plupart sont liés par des propriétés communes et les alliances correspondantes».
Honi soit qui mal y pense.