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Auteur : Frank Stier


Artikel Nummer: 51690

Feu vert pour le corridor VIII?

Des pays balkaniques se mettent d’accord sur le corridor de transport paneuropéen VIII. Au terme de désaccords de plusieurs mois, les représentants de la Bulgarie et de la Rép. de la Macédoine du Nord ainsi que les instituts financiers européens BEI et BERD se sont mis d’accord, le 31 octobre, sur les paramètres techniques pour le raccordement des réseaux routiers et ferroviaires bulgares et macédoniens le long du corridor de transport paneuropéen VIII.


À Sofia, les pays voisins ont trouvé un accord sur un nouveau calendrier pour les mesures de construction nécessaires dans la région frontalière bulgare-macédonienne et une procédure d’appel d’offres afin de faire construire le tunnel international Deve Bair par un seul prestataire.

 

Cela semble avoir mis un terme, tout au moins provisoirement, à une controverse de plusieurs mois sur des projets communs d’infrastructures de transport pour le corridor de transport paneuropéen VIII.

 

Le corridor devait relier les deux pays des Balkans et créer pour la première fois une ligne de chemin de fer entre les capitales Skopje et Sofia. Mais peu après l’entrée en fonction, au début de l’été 2024, le gouvernement national de la Macédoine du Nord du ministre-président Hristijan Mickoski a utilisé le corridor comme moyen de pression contre son voisin du nord la Bulgarie.

 

À la demande de la Bulgarie, la Commission européenne prie en effet la Macédoine du Nord de mentionner dans la Constitution macédonienne la minorité bulgare en tant que condition pour le début de négociations d’adhésion à l’UE.

 

En réaction, le chef du gouvernement nord-macédonien H. Mickoski, a annoncé en juillet que son cabinet allait affecter les moyens financiers accordés par la Commission européenne à des projets de transport le long du corridor VIII à d’autres projets le long du corridor X menant de Salzbourg vers Salonique sur la mer Egée via Belgrade et Skopje.

 

Un tronçon court mais très important

 

Le corridor de transport paneuropéen VIII long d’environ 1000 km devrait relier à l’avenir le port albanais de l’Adriatique Durres aux ports bulgares de la mer Noire Varna et Bourgas via Skopje. Dans un sens plus large, il jette un pont entre l’Italie et l’Asie centrale.

 

Il joue non seulement un rôle important pour le trafic marchandises civil mais aussi pour les transports militaires, par exemple de troupes et de matériel de l’Otan dans le cas hypothétique de conséquences graves de la guerre russe contre l’Ukraine.

 

Lorsque la Bulgarie a assuré en 2018 la présidence du Conseil de l’Europe, elle a annoncé la construction de routes et de voies ferrées dans la région frontalière bulgare-macédonienne d’ici 2025. Aujourd’hui, l’année 2030 est considérée comme date la plus plausible pour l’achèvement. Si le gouvernement à Skopje avait concrétisé ses projets, la réalisation du corridor aurait été repoussée vers un avenir lointain.

 

Bien que la Commission européenne ait mis à disposition de la République de Macédoine du Nord, via ses instituts financiers, des subventions et crédits pour la construction de la ligne ferroviaire d’environ 560 M. d’EUR de Kriva Palanka à la frontière bulgare, le ministre des Transports de la Macédoine du Nord, Alexander Nikoloski, a remis en question en particulier la rentabilité.

 

C’est ainsi que pour le tronçon de 24 km dans la région montagneuse de la frontière il faudra construire 22 tunnels et démolir 20 maisons d’habitation à Kriva Palanka.

 

A. Nikoloski a en outre reproché à la Bulgarie de ne pas avoir commencé la planification technique de son tronçon de 1194 m du tunnel frontalier Deve Bair. «Le problème de la ligne de chemin de fer de Kriva Palanka à la frontière bulgare est qu’elle aboutit dans un tunnel vers nul part car nous pouvons uniquement le construire de notre côté», a-t-il déclaré.

 

Sa collègue bulgare, Krasimira Stoyanova, a rejeté ce reproche d’inaction. La Bulgarie aurait construit une partie du tunnel dès 1948. D’ici à la fin de l’année 2024, son gouvernement aura terminé la planification technique du tronçon bulgare. Il pourra donc être achevé d’ici 2030, a-t-elle assuré.


 

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