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  • Bas Michiels s’est adressé aux membres du Propeller Club.

Auteur : Marco Wölfli


Artikel Nummer: 31007

Les nettoyeurs de l’extrême

Lorsqu’un incendie éclate sur des cargos, qu’ils perdent des boîtes ou sombrent, Ardent est là. Bas Michiels, directeur général, évoque une activité de niche passionnante.


 

 

En 2019, il n’y a pas encore eu d’accident grave en mer. Cette nouvelle en principe réjouissante n’arrange pas vraiment les affaires d’Ardent Global. La société néerlandaise entre en action en cas de catastrophe. Si un porte-conteneurs prend feu ou sombre, Ardent organise la lutte contre l’incendie, le sauvetage et l’élimination des substances nocives dans l’eau. Ardent et ses onze sites tout autour du monde sont appelés à la rescousse pour démonter des plates-formes de forage pétrolier ou d’autres installations de ce type, mais l’activité phare exigeante sont les accidents pour lesquels il n’existe pas de solution toute prête. Bas Michiels est directeur Emea/Asie chez Ardent et a déjà été responsable d’environ 60 renflouages ou sauvetages lors d’avaries de cargos. «Les navires actuels sont très sûrs grâce aux nouvelles techniques. Mais en raison de leur taille, les accidents sont de plus en plus compliqués», a déclaré B. Michiels lors d’un exposé au Propeller Club Port of Basel.

 

 

La prévention des accidents

Compte tenu de l’aspect volatil de ses activités, Ardent a des structures minces et travaille en fonction des événements avec d’autres spécialistes. Hormis la gestion d’accidents, les quelque 100 collaborateurs s’efforcent également d’empêcher les accidents. «Emergency Preparedness» est par conséquent une prestation de service importante qui peut s’avérer décisive en cas d’urgence. «Lorsqu’en cas d’avarie, il y a pendant des jours des tergiversations à propos des compétences et responsabilités, cela peut aboutir à la différence entre le sauvetage d’une grande partie de la cargaison et le renflouage d’une épave échouée sur le fond marin», souligne B. Michiels.

 

 

Une mine au lieu de conteneurs

Parfois la meilleure prévention ne sert à rien comme dans le cas du MSC Zoe, qui a perdu il y a un an 342 conteneurs au large de la côte néerlandaise. Ardent a travaillé à l’époque pour le compte de MSC et devait récupérer les conteneurs dans une zone de 330 km². Douze navires ont été utilisés, dont des unités équipées de grues et de technique sonar. «La tâche était très exigeante», a raconté B. Michiels. «Un conteneur rempli d’eau peut peser jusqu’à 60 t.» Il y a eu en outre une mauvaise surprise lors des travaux. Une mine marine de la Seconde guerre mondiale a été récupérée. Le sonar a confondu l’engin avec des débris flottants provenant d’un conteneur perdu.

 

Le travail d’Ardent est encore plus ardu lorsqu’il est sous-marin. C’était le cas lors du Grande America, un navire qui a sombré en mars 2019 au large de la côte française après un incendie à bord. En raison de brèches dans la coque, davantage de fioul lourd ou de marchandises dangereuses menaçaient d’échapper du navire se trouvant à une profondeur de 4700 m. À l’aide de caméras spéciales, Ardent a étudié l’épave et a travaillé d’arrache-pied à une solution. «Il a fallu trois heures rien que pour que la caméra atteigne le navire», a expliqué B. Michiels. La société a décidé de colmater les brèches à l’aide d’aimants et a achevé sa mission après 30 jours. Pour l’instant, on ne sait pas quand l’expertise d’Ardent sera demandée la prochaine fois, tout dépendant bien sûr de la survenue d’accidents graves en mer.

      

 

 

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