Garder son sang-froid
Une décennie de croissance dans le secteur logistique allemand pourrait toucher à sa fin. Lors du rendez-vous de la branche, à Berlin, l’optimisme l’a pourtant remporté.
L’indicateur logistique publié chaque trimestre par la Bundesvereinigung Logistik (BVL) indiquait en septembre une très nette tendance à la baisse. Le climat des affaires et les perspectives se sont détériorées et la marche des affaires n’a dépassé que légèrement la barre neutre de 100 points. Vu cette situation, on pouvait s’attendre à une mauvaise ambiance lors du congrès allemand de la logistique à Berlin. Ce n’était pas le cas. Il est vrai que le pessimisme n’est pas à sa place lors de cette manifestation traditionnelle.
Comme en 2008 – plus ou moins
Il était en revanche évident que le fléchissement conjoncturel global ne se limite plus à de lointaines grandes entreprises, mais touche aussi le secteur logistique allemand dans son ensemble. «Les mauvais indicateurs sont une réalité et sont arrivés dans la pratique», a déclaré Robert Blackburn, président du directoire de la BVL, lors de l’ouverture du congrès. Il a pourtant aussi souligné que l’Allemagne tire bien son épingle du jeu car la consommation des ménages et le secteur de la construction soutiennent la logistique. «La situation actuelle est un peu comme en 2018, mais heureusement moins extrême.» R. Blackburn s’est aussi adressé aux représentants du secteur présents dans la salle comble. Au terme de dix années de croissance, la logistique devrait avoir assez de substance pour supporter un revers.
Le ministre veut confier les colis aux tramways
Le ministre allemand des Transports, Andreas Scheuer, a lui aussi lancé un appel à l’esprit de compétition du secteur logistique allemand. «L’Allemagne est le meilleur de la classe et il s’agit de conserver cette position.» Il a qualifié les directives en vue pour plus de protection de l’environnement et du climat comme opportunités, également dans la navigation. «Les réglementations les plus sévères sont déjà en vigueur en mer du Nord. Si d’autres mers suivent, nous serons prêts avec notre savoir-faire.»
Un sujet récurrent en Allemagne est le flux de colis dans les centres-villes. 3,5 milliards de colis par an sont livrés actuellement et il y en aura 9 milliards dans dix ans. Pour le ministre, il est clair qu’il faut réagir. «Le système actuel n’est pas illimité, il faut trouver d’autres approches. Il serait peut-être possible d’utiliser les tramways pendant la nuit pour approvisionner des micro-dépôts.» Christian Grotemeier, gérant de BVL.digital a aussi présenté de nouvelles solutions dans ce contexte: «Les voies réservées aux bus et taxis pourraient aussi être utilisées par les services coursiers.» Même si cette dernière proposition n’était pas très sérieuse, elle montre au moins que des rendez-vous tels que ce congrès demeurent de bonnes plateformes pour l’échange et le dialogue.