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  • Dominique Lebreton

Auteur : Andreas Haug


Artikel Nummer: 29297

«Brique de la plateforme digitale»

La société MGI spécialisée dans les cargo community systems (CCS) se déploie sans oublier ses origines. Dominique Lebreton souligne que la société informatique fondée en 1985 à Marseille vise l’internationalisation (cf. page 6) et emménagera dans de nouveaux locaux à Marseille en 2020 afin de maîtriser sa croissance de 48 à 55 collaborateurs tout en conservant l’état d’esprit d’une start-up.


 

Monsieur Lebreton, Ci5 a été lancé il y a plus d’un an. Quels sont ses avantages?

Grâce à Ci5, nous avons porté à un nouveau niveau la dématérialisation de processus jusque-là plus pénibles. Les ports non informatisés mettent jusqu’à une semaine pour faire passer des marchandises des quais aux douanes et au dédouanement. Lorsque nous avons commencé au cours des années 1980 avec Protis, nous avons réussi à raccourcir le dédouanement à un jour, puis en 2005, avec AP+, à six minutes. Avec le système perfectionné Ci5, il ne faut plus que quelques secondes. Conséquence: 80% des marchandises traversent le port de Marseille-Fos en moins de 36 heures.

 

 

Comment votre solution y parvient-elle?

L’intégration de nouvelles techniques (blockchain et intelligence artificielle) permet à Ci5 de collecter les informations concernant un envoi pour les mettre immédiatement à la disposition de la communauté fret. Ce qui accélère le traitement de l’envoi. Le contrôle supplémentaire du processus par le système se traduit par un gain d’efficacité.

 

 

L’approche est très large, non?

C’est exact. Elle tient compte de 15 métiers différents. Lors du développement de Ci5, nous nous sommes beaucoup focalisés sur les besoins des utilisateurs. Dans le cadre d’ateliers collaboratifs nous les avons rencontrés afin de découvrir en détail ce qu’il leur faut, tant pour les acteurs privés que pour les administrations.

 

 

Donc tout est prêt pour le Brexit?

Nos clients sur la rive française de la Manche, par exemple le port de Dunkerque, sont par ex. bien préparés. Des études ont montré qu’un seul camion dont le dédouanement est retardé suffit à provoquer un embouteillage. Avec C15, les opérations sont plus fluides...et sûres.

 

 

Où avez-vous déjà installé Ci5?

Ci5 fut installé en premier lieu sur le port de Marseille-Fos en octobre 2018 puis à Tahiti. Ce sera fait à Dunkerque début 2020 et c’est déjà le cas à Bordeaux, Sète, Brest, Lorient, Saint-Malo, Lyon, en Guyane, en Nouvelle-Calédonie, à Mayotte et depuis peu en Martinique.

 

 

Donc des sites dans la sphère française. Quand Ci5 deviendra-t-il international?

En tant que technique open source, la solution est très facile à installer. Je ne l’affirme pas simplement. Cela a déjà été confirmé et récompensé par des tiers. Par ex. en 2017 par l’International Association of Ports and Harbors et en mars dernier par les Trophées de la Transformation Numérique où notre PME a été distinguée aux côtés de grands groupes tels que Renault, SNCF ou Air France.

 

Notre stratégie de développement est tournée au-delà des frontières françaises. Je n’ai pas le droit de vous donner des noms, mais nous menons des discussions concrètes avec des entreprises européennes et non européennes.

 

 

Comment comptez-vous convaincre les sociétés intéressées?

Ce qui nous motive et nous distingue depuis 30 ans, c’est l’esprit d’innovation avec lequel nous faisons progresser le numérique. Par ex. notre plus récente offre faite aux transporteurs routiers: l’accès mobile à Ci5. Avec notre appli désormais disponible, «CCS en poche» accélère et simplifie les échanges de données hors des installations portuaires. Cette appli propose des fonctionnalités innovantes pour le transport maritime que vous connaissez peut-être du fret aérien. Le chauffeur peut par ex. ajouter à l’échange de données des photos prises par smartphone.

 

 

Quels sont les projets à court terme?

Étant donné que nous nous considérons comme la brique de la plateforme digitale française, nous avons créé une structure appelée «MGI Lab». Elle nous permettra de faire des recherches sur des nouvelles techniques et de les intégrer peu à peu dans de nouveaux services. Il s’agit d’une partie d’un écosystème innovant dans lequel pourront s’engager également d’autres start-up et des esprits brillants. Nous les accueillerons en tout cas avec plaisir dans nos nouveaux locaux.