Construire puis conduire...
À bâtons rompus avec Dennis Leschensky, directeur commercial Europe/Afrique du Nord de Goldhofer. Depuis qu’il travaille pour Goldhofer – cela fait huit ans – Dennis Leschensky a déjà géré bien de gros projets de transport, en assumant des responsabilités croissantes. D’abord commercial junior, puis responsable commercial régional pour le marché britannique, il a été chargé de plus en plus de pays. À son poste actuel depuis 2022, il a parlé récemment des perspectives.
De quelle région êtes-vous le responsable commercial?
Chez Goldhofer, nous avons deux grandes régions: «la mienne» avec l’Europe et l’Afrique du Nord et les autres pays regroupés sous le terme «international».
Et quels produits vendez-vous?
Goldhofer compte deux grands champs d’activité: le premier secteur est airport/ground support equipment comprenant entre autres les tracteurs d’avions. L’autre secteur, celui qui nous intéresse aujourd’hui, est le transport. Ce dernier va de petits véhicules surbaissés jusqu’aux grandes combinaisons pour lesquelles il n’existe pas de limite maximale. «10 000 t» est un chiffre cité souvent mais il peut aussi s’agir de bien davantage.
Nous assistons le chargeur depuis la planification et le calcul jusqu’à la réalisation de son grand projet. À noter que les conditions sont de plus en plus compliquées et les pales d’éoliennes de plus en plus longues, certaines mesurant plus de 100 m. C’est donc un défi de construire de tels engins et un autre de les conduire.
Parlez-nous un peu de la capacité de vos équipements.
Cela dépend du chargement. Dans le domaine de l’éolien, nous parlons par exemple de «mètres-tonnes». Notre engin actuellement le plus grand (FTV 850) atteint au maximum 850. Dans le cas des éoliennes, le calcul se fait par exemple sur base de la longueur d’une pale depuis son début jusqu’au centre de gravité multiplié par son poids.
Je prends cet exemple car le secteur éolien est devenu un de nos plus gros secteurs au cours de ces dernières années. Nous investissons beaucoup et essayons de développer de nouveaux produits. Je nous considère d’ailleurs, avec un portefeuille complet pour chaque composant, comme leader du marché.
Combien de concurrents avez-vous?
Il existe au fond deux ou trois prestataires européens dans ce domaine d’activité – sans tenir compte des concurrents chinois qui opèrent, eux, selon d’autres idées et concepts. Nous les devançons par notre expérience. Nos clients étant liés par des contrats compliqués et stricts, aucun ne veut prendre de risques et préfère donc la qualité.
En quoi Goldhofer est-elle meilleure?
Grâce aux échanges étroits avec les clients et constructeurs, nous savons ce que requiert le transport de la prochaine génération d’éoliennes. C’est un portefeuille vivant qu’il faut observer et renouveler en permanence.
Pour quels secteurs opérez-vous?
Les énergies renouvelables et tout ce qui en fait partie, aussi les tracés des câbles, représentent une grande partie de nos affaires.
Comment gérez-vous les marchés?
Avec des partenaires locaux et avec nos propres succursales en Grande-Bretagne, aux USA et à Dubaï. Et nous avons un site de production en Ukraine.
Pourriez-vous détailler cela?
Malgré les incertitudes au début, notre équipe sur place a pu maintenir la production dans l’ouest du pays et continue de fabriquer des châssis de véhicules.
Quels sont les projets actuels?
Avec le «RA 3-100» nous avons un nouveau concept de véhicule pour le transport de segments de mâts. Ce n’est pas une innovation mondiale, mais un perfectionnement. Vu la sécurité, la maniabilité et l’utilisation simple offertes par ce concept j’estime que nous avons de quoi être fiers, également en matière de prix.