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  • Londres sabote-t-elle les débouchés des produits écossais?

Auteur : Michael Mackay


Artikel Nummer: 34500

Brexit à l’écossaise

Dans une lettre ouverte à Boris Johnson, l’association des exportateurs écossais de produits alimentaires s’est montrée très critique. Elle souligne le manque de préparation au Brexit et exige une période transitoire de six mois ainsi que des compensations.




Début novembre, la Food & Drink Federation Scotland (FDF) s’est adressée au Premier ministre, Boris Johnson, pour dénoncer «les risques que court notre branche». L’association demande un nouvel accord commercial avant que le Royaume-Uni ne quitte l’UE le 1er janvier 2021. Les produits alimentaires et boissons, des biens d’exportation très importants pour l’Écosse, ont déjà souffert des effets du Covid-19.

 


Nouvel accord et compensations
«La fin de la période transitoire et l’insécurité croissante concernant les conditions du nouvel accord commercial avec l’UE renforcent nos craintes», écrit l’association directement à B. Johnson, ce qui est d’ailleurs une mesure peu ordinaire.


L’UE est le destinataire de jusqu’à 70% des exportations écossaises de produits alimentaires et également le plus grand marché de licence du Scotch Whisky.


Des perturbations de l’exportation de ces marchandises de valeur et périssables ainsi que les coûts de certification auraient une importance centrale pour la FDF, et un «no deal serait catastrophique». L’association demande par conséquent au gouvernement britannique de négocier une période transitoire supplémentaire de six mois afin que les sociétés puissent s’adapter aux formalités douanières, entre autres aux certificats sanitaires, licences et autres documents relatifs aux exportations des marchandises.


La FDF a en outre demandé que le gouvernement s’engage à une compensation financière pour les producteurs et qu’il signe des accords afin de permettre en particulier le transport sans faille de fruits de mer au-delà de la Manche, au besoin via des ferries exploités par le gouvernement. La FDF a décidé de réagir lorsque son association sœur en Angleterre a révélé, au terme d’un sondage dans le secteur alimentaire, que les préparatifs en vue du Brexit sont insuffisants.


«Il existe encore de grandes lacunes dans les informations fournies par le gouvernement, notamment en matière d’étiquetage des produits et de dédouanement de produits alimentaires et de boissons. Le plus récent sondage de la FDF montre que 50% des entreprises ne seront pas entièrement préparées d’ici à la fin de la phase transitoire», a dit Dominic Goudie, responsable international de la FDF, à l’ITJ. Seuls 3,7%, un chiffre inquiétant, estiment être «entièrement préparées».


Tout comme de nombreuses sociétés logistiques, le secteur alimentaire britannique est très inquiet à l’idée d’un «Brexit dur» signifiant des délais extrêmement serrés. Les exportateurs s’attendent, eux, de toute façon à une fracture.
  


 

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