Fini la routine!
Les congrès mondiaux annuels de la Fiata ne se ressemblent pas et l’édition 2019 est même placée sous le signe de l’innovation. Nous avons évoqué avec Babar Badat, président, les changements dans l’organisation, y compris au secrétariat suisse.
Ces dernières années le continent asiatique, en l’occurrence New Delhi et Kuala Lumpur, a pu se profiler en qualité d’hôte de congrès mondiaux de la Fiata. C’est donc au tour de l’Afrique. Le Cap, qui figure selon un classement du New York Times parmi le Top Ten mondial des grandes villes branchées, accueillera dans le sud de l’Afrique plus de 1000 délégués de la Fiata du 1er au 5 octobre pour leurs échanges annuels. L’organisation est assurée par l’association nationale des transitaires South African Association of Freight Forwarders (Saaff).
La Saaff n’est pas une novice et peut profiter de l’expérience collectée il n’y a pas très longtemps. En 2004, le congrès mondial s’est en effet déjà tenu en Afrique du Sud. Pas au Cap ou à Johannesbourg, mais à Sun City. À l’époque, il s’est déroulé dans la province du Nord-Ouest et en 2019 le sud du pays aura l’honneur. Cette région joue d’ailleurs un rôle important dans le secteur du transport et de la logistique en Afrique du Sud.
Des changements à tous les niveaux
L’association sud-africaine des transitaires n’est pas la seule à être optimiste concernant l’événement. Le président de la Fiata, Babar Badat, a lui aussi réfléchi au congrès. «La routine est bien terminée!», a-t-il déclaré d’un ton combatif lors d’un entretien accordé à l’ITJ. «Nous devons créer toutes les conditions nécessaires pour mener la Fiata vers un avenir plein de progrès et de succès.» De quoi s’agit-il essentiellement? La technologie et les hommes sont sollicités. «Nous discutons avec des partenaires du secteur technologie de la numérisation. Un des principaux outils de la Fiata est la lettre de voiture», dit B. Badat à propos des évolutions en cours. «Cela permet d’harmoniser les activités des représentants nationaux de la Fiata tout en encourageant le commerce et bien sûr c’est une source de revenu pour les associations membres.»
Un autre point aussi vital aux yeux de B. Badat: motiver les jeunes logisticiens à rejoindre la Fiata. «Ils seront une partie intégrante de nos associations!» Dans ce contexte, le concours annuel du Young International Freight Forwarder of the Year (cf. page 36-37) fournit une contribution notable et il existe aussi une journée dédiée aux jeunes professionnels. Il est en outre prévu de réaliser un «upgrade» de la structure de formation de la Fiata.
C’est aussi au quartier général de la Fiata en Suisse que sont préparés les changements. Le nouveau directeur général a été désigné, après une sélection minutieuse parmi 250 candidatures. L’AG de la Fiata fera en outre voter pour ou contre le transfert du siège de Zurich à Genève. «Le congrès mondial au Cap est le point culminant de beaucoup de travail fait ces dernières années», est persuadé B. Badat. Le suspense est donc de mise.
Signes encourageants en Afrique
Une nouvelle étape a aussi été franchie récemment en Afrique pour améliorer les relations commerciales, l’artère vitale des transitaires. L’accord de libre-échange prévu supprimant la plupart des obstacles commerciaux sur le continent africain comprend, après l’adhésion du Bénin et du Nigeria, désormais 54 États signataires.
Albert Muchanga, commissaire de l’Union africaine (UA) chargé du commerce et de l’industrie, a annoncé le projet du Bénin. Le Nigeria a également annoncé vouloir ratifier l’accord lors du sommet de deux jours. «Le Nigeria est la plus grande économie africaine et le pays africain le plus peuplé. Sans le Nigeria, la zone de libre-échange aurait été incomplète», a dit Mahamadou Issoufou, président du pays.
Au cours de ce sommet, les derniers détails de l’accord seront négociés. Des sujets importants seront la suppression d’obstacles non tarifaires ainsi que des directives sur le contrôle de la libéralisation du commerce, les règles d’origine et le développement d’un système de paiement numérique.
En Angola, un autre pays du sud de l’Afrique, est en outre appliqué un programme ambitieux portant sur la réforme de l’environnement commercial et en matière d’investissements afin d’attirer davantage d’investisseurs étrangers
Les problèmes sont évidents. Le système d’accès et d’implantation d’investisseurs étrangers directs est trop compliqué. Des réglementations freinant l’exploitation, des pratiques commerciales restrictives et le manque de coordination des pouvoirs publics pèsent sur les capacités du pays à profiter pleinement de sa position stratégique, des ressources naturelles abondantes et de l’accès privilégié aux marchés étrangers. C’est un peu le résumé des problèmes africains, des problèmes que l’on projette de résoudre avec l’aide de la Cnuced.