Marques et masques
D’ici début octobre, Maersk compte avoir «fait le ménage» au sein des sociétés affiliées. Il s’agit non seulement d’intégration, d’orientation des capacités et des marques, mais aussi de saisir l’occasion pour alléger le groupe en cette période de Covid-19.
Pour une fois tout n’est pas mis sur le dos de la pandémie. Maersk a en effet réalisé au S2/2020, au cours duquel l’Europe a le plus souffert du Covid-19, un résultat dépassant les prévisions. Le bénéfice net a en effet triplé passant de 153 M. d’USD au T2/2019 à 443 M. d’USD au T2/2020. Le groupe danois, premier du secteur shipping, prévoit tout de même des coupes sombres. Il est clair que ces projets existent depuis quelque temps.
Complètement...
Maersk n’y va pas par quatre chemins avec les marques faisant partie jusqu’ici du spécialiste de l’Afrique du Sud Safmarine, repris en 1999, et de Damco, membre du groupe depuis 2005 et l’acquisition de P&O Nedlloyd. Les deux organisations partielles seront complètement intégrées dans Maersk d’ici fin 2020. Les marques disparaîtront. Les estimations portent sur 3000 emplois qui seraient supprimés rien que dans ce contexte. Vincent Clerc, CEO Ocean & Logistics d’AP Möller-Maersk, exécute les mesures prévues.
L’argument est répété depuis déjà deux ans, tel un mantra, par Sören Skou, CEO de Maersk, qui a dirigé pendant des années Damco: Maersk doit être transformée en une entreprise globale et intégrée dans le transport de conteneurs et la logistique.
...et en partie
À première vue, il ne sera pas fait table rase chez Hamburg Süd et Aliança en ce qui concerne les marques. Les deux armements opéreront pourtant à l’avenir selon des dits «modèles de services différenciés». C’est ainsi que Maersk compte «optimiser» la structure opérationnelle de Hamburg Süd d’ici à fin septembre 2020. À Hambourg, Maersk a mis en place à cet effet une «équipe régionale Multi-Brand Ocean Management» et une équipe de gestion élargie de niveau C. Tous les beaux discours ne peuvent pourtant cacher le fait que les organisations et capacités de gestion régionales seront regroupées et des économies réalisées au niveau des effectifs.
Il est bien facile de faire une concession: «Ce pas important n’entraînera pas de changements au niveau de l’organisation de Hamburg Süd orientée vers les clients.» L’adieu en douce de Hamburg Süd depuis sa reprise par Maersk en décembre 2017 se poursuivra néanmoins.
