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  • Christian Heimburger explique la croissance. (Photo: Lyon Terminal)

Auteur : Entretien mené par Andreas Haug.


Artikel Nummer: 39046

«Supérieurs aux prévisions»

Entretien avec Christian Heimburger, président du directoire de Lyon Terminal.


Du Rhin au Rhône. Christian Heimburger, né en Alsace et depuis plus de 30 ans à Lyon, a pris la barre de Lyon Terminal il y a trois ans. Cette société filiale de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) exploite deux terminaux de 10 ha chacun au port de Lyon. Son cœur de métier: les opérations de transbordement de marchandises entre les unités fluviales, les wagons de chemin de fer et les poids lourds.

Monsieur Heimburger, liés depuis longtemps à Lyon, vous êtes au service de Lyon Terminal. Veuillez SVP nous parler, par ordre chronologique, des 20 mois écoulés.

L’année 2020 a été difficile, éprouvante, mais pas catastrophique. Même lorsque les activités ont fléchi à la suite du confinement national, nos deux terminaux n’étaient jamais fermés.

Depuis la fin de l’été 2020, l’activité s’est redressée. Cette évolution s’est poursuivie bien que nous n’ayons pas encore tout à fait atteint les volumes d’avant la pandémie. 2021 a été plutôt satisfaisante et les résultats sont même supérieurs aux prévisions. Je suis heureux et fier du professionnalisme dont ont fait preuve nos équipes sur tous les fronts: la santé, la sécurité et la situation économique.

«Chaque mois un quart de plus»

Auriez-vous quelques chiffres?

En extrapolant, nous devrions atteindre, d’ici la fin de l’année, 70 000 TEU en transbordement fluvial et 67 000 TEU en transbordement ferroviaire. Seule plaque tournante de la région au service de trois modes de transport – navigation fluviale jusqu’à Marseille et transport ferroviaire vers Marseille ainsi que vers le nord avec distribution fine par voie routière – nous allons dénombrer environ 275 000 TEU. Cela correspond à environ 28 000 de moins qu’en 2019. Depuis juin 2021, nos volumes ont progressé de 25% par rapport à début 2021 et de 40% par rapport à 2020. Cette tendance devrait d’ailleurs se poursuivre en 2022.

Quel est l’impact de l’encombrement actuel des ports de mer sur votre plaque tournante?

Nous nous considérons comme dernier maillon de la chaîne d’approvisionnement maritime et souffrons par conséquent directement de la congestion des ports maritimes. Si les unités fluviales opèrent moins régulièrement en trafic amont sur le Rhône, cela rend la planification de nos activités quotidiennes plus compliquée.

Par quels moyens avez-vous réagi?

Nous essayons de rendre les processus aussi flexibles que possible. Nous pouvons compter sur notre propre personnel et organiser les relations avec les divers exploitants de manière aussi fluide que possible.

Pour une plateforme telle que la nôtre il est décisif que tous les maillons de la chaîne logistique coopèrent efficacement et apportent des réponses communes aux défis.

Un moyen d’accroître l’efficacité de la logistique est la numérisation des services. Qu’en est-il?

La numérisation est une question stratégique qui a un impact sur la performance opérationnelle. Là aussi, tous les acteurs doivent unir leurs forces: dans les terminaux, mais aussi au niveau des activités qui y sont liées, par exemple la douane. Nous nous remettons sans cesse en question et essayons d’anticiper les développements.

Lesquels de vos projets actuels sont à classer dans le domaine de la durabilité?

Hormis la question du dernier kilomètre – en respectant l’environnement – qui est un enjeu pour la CNR, Voies Navigables de France (VNF), la ville et la métropole de Lyon, je vais citer deux autres projets.

Nous installons actuellement des prises de courant sur les quais afin que les bateaux puissent s’approvisionner en courant électrique vert. Nous poursuivons aussi l’adaptation de notre parc et envisageons des réflexions sur l’usage de  tracteurs à hydrogène.

«Nouvelles lignes ferroviaires»

Revenons au trafic ferroviaire: comment évoluent les liaisons?

Les trafics ferroviaires sont orientés à la hausse. Depuis le début de l’année, les rotations entre Bettembourg (Luxembourg) et Lyon Terminal ont augmenté. L’année dernière, une nouvelle ligne a été mise en place depuis Anvers par l’opérateur Linéas. Et puis nous avons inauguré cette année une liaison supplémentaire exploitée par Naviland entre Marseille/Fos et Lyon en complément de celles opérées par Novatrans/Greenmodal.

Les liens avec ces opérateurs sont constants et visent à améliorer encore la qualité de service.

En septembre vous étiez à la SITL à Paris. Quelles ont été vos impressions?

Tout d’abord, il a été important de nouer de nouveaux contacts ou de rafraîchir les liens existants. Cette manifestation a montré la résilience du secteur et a donné l’impression que nous avons surmonté les semaines les plus dures de l’année passée. L’ambiance était bonne et le dynamisme a été renforcé par l’annonce simultanée du gouvernement français concernant la promotion du transport ferroviaire de marchandises.

 

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