Prudence – vol de données!
Une Charte commune de la Fiata et du GSF. Dans la logistique aussi, la numérisation est d’actualité, mais sans sécurité des données, son développement est en péril. La Fiata et le GSF indiquent la marche à suivre.
Les chargeurs et les transitaires sont souvent en désaccord. Lorsqu’ils s’unissent pour mettre en garde contre les risques de sécurité, on serait donc bien avisé de les écouter. Récemment, le Global Shipper’s Forum de Londres et la Fiata de Genève ont attiré l’attention sur la nécessité du renforcement des normes de sécurité dans les chaînes de livraison numériques.
Explication conjointe sur la sécurité des données
Il s’agit principalement d’améliorer la protection des données et les normes de confidentialité dans les systèmes de réservation et de trading. Les deux organisations internationales de transitaires et de chargeurs que sont la Fédération internationale des associations de transitaires et assimilés (Fiata) et le Forum mondial des chargeurs (GSF) ont élaboré une Charte conjointe pour la protection et la gestion des données dans le commerce international.
Celle-ci définit les précautions minimales à prendre en matière de sécurité et de confidentialité des données découlant de la pratique des affaires. L’appel des deux organisations s’adresse aux fournisseurs et aux opérateurs de plateformes commerciales et de réservation, afin que ces dernières adoptent et intègrent ces précautions dans leurs accords avec les utilisateurs finaux (End User Agreement, EUA).
Les recommandations de la Charte visent à créer un environnement commercial de confiance basé sur des conditions de concurrence équitables.
La Charte est un territoire inexploré. Ratifiée par les membres des deux organisations, elle fait office de première déclaration des droits des utilisateurs de plateformes de trading et de logistique.
Sécuriser le passage au numérique
La sécurité des données devient cruciale dans la mutation qui affecte aujourd’hui la vie économique et le passage du modèle analogue au modèle numérique. Stéphane Graber, directeur général de la Fiata, salue l’engagement de son organisation dans ses efforts visant «à passer des formes analogues aux formes numériques afin d’accroître l’efficacité et la résistance des chaînes de livraison globales».
Il considère deux aspects cruciaux à cet égard. D’abord «l’interopérabilité entre les plateformes» et parallèlement leur «crédibilité parmi les utilisateurs.» Si celle-ci n’est pas assurée, les plateformes ne pourront s’imposer. L’échange de données suppose des règles claires et équitables.
James Hookham, secrétaire général du GSF, partage cette conviction. Il est vrai que les opportunités de la numérisation «permettent des économies et offrent des avantages conséquents pour tous les acteurs de la chaîne d’approvisionnement.»
Il définit les risques liés au stockage et au traitement des flux de données «en cas de perte, de fuite et d’utilisation non autorisée». Et considère les mesures de protection définies dans la Charte comme la solution privilégiée.