Une alliance atlantique
Des B747F et AN-124-100M à la rescousse d’un AOG aux Açores. Afin que les frais d’immobilisation d’un «Aircraft on Ground» (AOG) ne «crèvent» pas le plafond, il faut d’urgence résoudre le problème. L’intervention récente de plusieurs acteurs chevronnés entre les USA et l’Europe était certes complexe mais réussie.
Les Açores comprennent neuf grandes et plusieurs petites îles situées à environ 1400 km de l’Europe (Portugal), 1500 km de l’Afrique (Maroc) et plus de 1900 km de l’Amérique du Nord (Canada). Sur l’île de Terceira, une escale de la navigation marchande depuis le début des temps modernes, se trouve certes le plus vieux aéroport de l’archipel, mais TER est utilisé actuellement essentiellement comme base aérienne militaire de l’armée de l’air portugaise et d’autres membres de l’Otan ou comme aéroport de dégagement pour des vols transatlantiques.
Lorsqu’un avion long-courrier – selon des photos prises par des planespotter il s’est agi d’un B787 d’Avianca qui a quitté Bogota le 26 septembre vers Londres – a choisi cet aéroport en raison d’une panne de réacteur, la poursuite du voyage est devenue un rêve pour le Dreamliner. TER ne dispose pas des infrastructures project cargo nécessaires. Pour trouver une pièce de rechange, le courtier charter Air Partner a été contacté. La planification d’une solution logistique à ce défi compliqué a duré quatre semaines et la réalisation quatre jours. Les deux tâches ont été une réussite grâce à la coopération étroite entre les succursales de prestataires de services aériens internationaux en Grande-Bretagne et aux USA.
Compléter l’infrastructure
Depuis Miami, un avion-cargo B747 a transporté dans un premier temps un réacteur en état de marche vers le Luxembourg. Là attendait un AN-124 capable de charger également des équipements de manutention, tels qu’un support vide, une poutre de levage, une grue mobile de 47 t et d’autres outils. Avec une cargaison totalisant 75 t, l’avion d’Antonov Airlines a rejoint les Açores où ses propres équipements de manutention ont été très utiles, tant pour le déchargement du nouveau réacteur que pour le chargement du réacteur défectueux.
Ce dernier a en effet été acheminé avec le support vide et la grue mobile à destination de Londres-Stansted. Alors que les équipements externes ont été retournés vers leur base provisoire dans l’UE (aéroport de Leipzig), le réacteur a été chargé sur un camion qui a traversé le tunnel sous la Manche pour rejoindre Amsterdam et préparer le fret fragile à son réacheminement vers un site de maintenance.
«Pour résoudre un problème logistique de n’importe quelle taille, nous avons accès à des avions de tous les types», a déclaré Jack Burt, VP of Freight US chez Air Partner. «L’AN-124 était idéal pour cet affrètement et le service d’Antonov Airlines et de ses collaborateurs était tout simplement exceptionnel.» Serhii Bilozerov, commercial executive de la compagnie aérienne, a remercié le partenaire d’avoir «été choisi pour participer à ce projet très intéressant et sortant de l’ordinaire». Il n’a pas oublié de souligner que les défis pendant cette mission ont soumis tous les acteurs à un «léger stress». L’avion d’Avianca a en tout cas de nouveau quitté les Açores le 6 novembre.