Un voilier au salon de l’aéronautique
À bâtons rompus avec Jean-Philippe Tison, SVP Aerospace and Defense, Bolloré Logistics. En mars, Jean-Philippe Tison a été promu à la tête de la branche Aerospace and Defense, un domaine important pour Bolloré Logistics. Au service du logisticien d’envergure mondiale depuis 2019 et fort de son expérience en qualité de responsable du secteur automobile, le manager a ainsi gravi un nouvel échelon. Son horizon est pourtant plus vaste, a révélé J.-P. Tison au salon de l’aéronautique de Paris.
Au sein de Bolloré Logistics, quelle est l’importance de la branche que vous dirigez depuis quelques mois?
Les prestations de service que nous fournissons au secteur aérien figurent dans le Top 3 avec le luxe et la santé/pharmaceutique. Nous ne publions pas de chiffres concernant nos activités, mais sachez que nous comptons 1200 collaborateurs dans ce secteur opérant dans plus de 100 pays, entre autres dans 21 centres AOG réagissant aux besoins des clients 24 heures sur 24, et dans 23 dits «Control Towers».
Où se trouvent-ils?
Notre présence reflète l’histoire de Bolloré Logistics. En tant que groupe français, nous sommes bien sûr très présents en Europe. Mais nous figurons parmi les leaders de la branche et opérons donc partout où est implantée l’industrie de l’aéronautique et de l’espace. Aux États-Unis par exemple dans les grands centres aériens tels que Los Angeles, Seattle, Chicago, Dallas et Atlanta, en Chine à Tianjin (chaîne de montage d’Airbus), à Kourou en Guyane (Arianespace) ou à Marseille près d’Airbus Helicopters.
Qu’est-ce qui distingue Bolloré de ses concurrents dans ce secteur particulier?
Bolloré Logistics organise le transport de millions de petites pièces tout comme l’affrètement d’avions entiers pour de grands projets. Notre expérience, également dans la technique d’armement sensible en matière de sécurité, et la disponibilité mondiale de nos experts en logistique font de nous une adresse de choix dans ce domaine.
Le trafic aérien souffre de sa réputation de branche nocive pour le climat. Que fait Bolloré?
Également poussé par ses clients du secteur du luxe, Bolloré déploie de gros efforts depuis 15 ans pour faire baisser son empreinte carbone. Le trafic aérien n’est pas critiqué sans raison et nous considérons donc qu’il est de notre devoir de proposer des solutions à nos clients.
Pour ce faire, nous avons conçu le programme Beyond Carbon, un véritable co-working. Nous travaillons main dans la main avec le client et révisons ensemble tous les processus, sa chaîne d’approvisionnement, son emballage, ses besoins. Doit-il dans un cas concret par exemple vraiment avoir recours au fret aérien?
Pour illustrer nos efforts en matière de durabilité, nous présentons sur notre stand une maquette du «Canopée», un voilier pour fret avec lequel nous avons transporté récemment un satellite pesant 42 t à destination de Kourou.
En ce qui concerne le transport aérien de grandes pièces, le marché est soumis à une pression depuis l’attaque de l’Ukraine par la Russie. Le groupe Bolloré a-t-il des solutions?
Nous sommes devenus un des plus grands, voire le plus grand, utilisateurs du nouvel avion-cargo d’Airbus. Une autre conséquence de cette terrible guerre – et je le dis sans cynisme – est la forte augmentation des envois du secteur de l’armement.