Pénurie flagrante de routiers
Les Britanniques répondent à la pénurie de chauffeurs en raccourcissant les durées de formation. Des rayons vides, mais aussi des consolidations au sein du secteur de la logistique, sont néanmoins la conséquence de ces goulets d’étranglement.
Le dysfonctionnement des chaînes de livraison globales et l’insuffisance de chauffeurs en Europe conjuguée au Brexit et au statut insulaire du pays largement tributaire de ses ports ont de sévères répercussions en Grande-Bretagne.
Une situation souvent qualifiée de crise par la presse nationale.Les retards dans l’expédition des conteneurs et la pénurie mondiale de conteneurs vides ont été amplifiés par l’épuisement de la main-d’œuvre par le chômage partiel et les quarantaines. Cette situation a généré une forte congestion et des retards importants dans la programmation des camions.
L’écart entre besoins et approvisionnements se creuse
Selon un sondage de la UK Road Haulage Association (RHA) on estime que 100 000 chauffeurs routiers figurent parmi les 600 000 postes à pourvoir rapidement en Grande-Bretagne. De nombreux détaillants ont déjà signalé des pénuries dans leur assortiment ou prestations. Les perturbations en Grande-Bretagne imputables au nombre insuffisant de routiers ont empiré récemment. Les stations-service en manque de carburant ont le plus souffert de la situation.
S’y sont ajoutées les réactions de panique de la part d’un vaste public. De nombreuses stations n’avaient plus de carburant et ont dû fermer.La bureaucratie accrue caractérisant les importations de fret depuis que la Grande-Bretagne a quitté l’Union européenne le 1er janvier 2021 explique en partie le problème. Même si tous les effets ne sont pas encore visibles, étant donné que Londres a autorisé des retards dans la mise en œuvre de la pré-notification des importations de marchandises en provenance de l’UE en raison des goulets d’étranglement actuels.
Ainsi une pré-notification pour l’importation de produits agricoles a été suspendue jusqu’au 1er octobre et repoussée au 1er janvier 2022, date à laquelle des contrôles frontaliers auront lieu pour toutes les importations.
On cherche désespérément des chauffeurs routiers
Afin de retourner la situation générée par le départ de chauffeurs de camions de l’UE qui ont quitté le Royaume-Uni pour repartir chez eux après le Brexit, le Premier ministre Boris Johnson a annoncé récemment que 5000 chauffeurs de camions-citernes et de camions transportant des produits alimentaires vont bénéficier de visas provisoires.Entre-temps, le gouvernement a envoyé environ 1 M. de lettres à des chauffeurs britanniques retraités en les priant de reprendre du service.
Il a en outre recommandé aux entreprises de transport de verser des salaires plus élevés.Le gouvernement avait déjà pris des mesures pour faciliter la formation des chauffeurs britanniques en prévoyant jusqu’à 50 000 examens de conduite de camions supplémentaires chaque année selon une procédure accélérée. Celle-ci forme les chauffeurs à la conduite de camions et de semi-remorques, deux formations séparées jusqu’ici.La durée des tests a en outre été réduite, le module «marche arrière» ou, pour les semi-remorques, le module «attelage et désattelage» ont été supprimés et doivent être testés séparément par des tiers.
Les automobilistes ne seront plus soumis à des examens supplémentaires pour tracter des remorques ou des caravanes, ce qui laissera plus de temps aux examinateurs de tester les chauffeurs routiers.Les nouvelles lois utiles à ces changements impactent les réglementations existantes de l’UE, ce qui n’aurait pas été possible du temps où le Royaume-Uni était membre de l’UE et constitue un rare avantage du Brexit pour le pays en matière commerciale.
La consolidation gagne du terrain
On assiste entre-temps à une consolidation importante du secteur des transports et des conteneurs en Grande-Bretagne, avec la reprise du transporteur John Good Logistics par le groupe diversifié J.& J. Denholm qui détient des participations dans les secteurs du transport maritime, de la logistique, des fruits de mer et des services industriels.
Les deux acteurs exploitent une activité portuaire, Denholm étant basé à Glasgow sur la côte ouest de l’Écosse, et John Good se concentrant sur les opérations à partir de Felixstowe dans le sud-est de l’Angleterre.